BERLIN — Les partis au pouvoir en Allemagne préparent une loi qui devrait faciliter l’expulsion des migrants qui font des déclarations antisémites ou remettent en question le droit d’Israël à l’existence, rapporte le quotidien allemand Die Welt.
Les dirigeants du parti de la chancelière Angela Merkel, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et sa branche bavaroise la CSU, espèrent que la législation sera adoptée avant le 27 janvier, jour commémoratif de l’Holocauste, qui rappelle la libération du camp d’extermination d’Auschwitz par les troupes de l’Armée rouge en 1945.
Le député de la CDU, Stephan Harbarth, a déclaré à Die Welt que cette initiative visait à réprimer l’antisémitisme chez les migrants d’origine arabe et originaires de pays africains.
“Alors que l’éducation et le travail préventif sont importants, l’Etat doit être capable de brandir la menace ultime de la déportation”, a-t-il dit. “Quiconque incite à la haine antisémite et rejette la vie juive en Allemagne ne peut rester dans notre pays”, a-t-il déclaré.
Le projet de loi proposé par la CDU-CSU appelle à ”l’acceptation absolue de la vie juive” considéree comme une ”référence” pour l’intégration des migrants dans la société.
Il stipule que “ceux qui refusent la vie juive en Allemagne ou remettent en question le droit à l’existence d’Israël ne peuvent pas avoir leur place dans notre pays”.
Les responsables allemands ont réagi avec indignation en décembre lorsque des manifestants – principalement des migrants – ont brûlé des drapeaux israéliens à Berlin pour protester contre la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.
Le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière a suggéré que l’Allemagne nomme un commissaire à l’antisémitisme pour contrer le discours de haine croissant contre Israël et la communauté juive du pays.
En décembre, une étude commandée par l’Institut Ramer de l’American Jewish Committee à Berlin a révélé que l’antisémitisme parmi les réfugiés musulmans était ”rampant” et nécessitait une attention urgente.
L’Alliance conservatrice de la chancelière Angela Merkel a entamé cette semaine des pourparlers avec le Parti social-démocrate (SPD) de Martin Schulz, dans un effort de dernière minute pour former un gouvernement de coalition après des mois d’incertitude politique et d’impasse.
Ils doivent discuter de la possibilité de renouveler une coalition gouvernementale qui a été mise en place au cours des dernières années.