Entre le 4 août 1942 et le 31 juillet 1944, 28 convois de déportation sont organisés à partir de la caserne Dossin à Malines. 24 906 Juifs sont déportés par train vers Auschwitz, ainsi que 351 Tsiganes.
Sur les quelque 66 000 Juifs présents en Belgique en mai 1940, environ 28 000 ont été assassinés pendant l’Holocauste. Entre le 4 août 1942 et le 31 juillet 1944, 28 convois de déportation ont été organisés à partir de la caserne Dossin à Malines. 24 906 Juifs ont été déportés par train vers Auschwitz, ainsi que 351 Tziganes.
Le gouvernement belge et le Sénat ont demandé qu’une enquête approfondie soit menée sur le rôle de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) dans la déportation des Juifs et des Tziganes vers les camps d’extermination pendant la Seconde Guerre mondiale.
À l’occasion du 77e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau et de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, le jeudi 27 janvier, la présidente du Sénat Stéphanie D’Hose et le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet ont annoncé qu’ils avaient chargé le Centre d’étude de la guerre et de la société (Cegesoma) de réaliser une étude sur le rôle de la SNCB pendant la Seconde Guerre mondiale.
La recherche historique se concentrera sur la manière dont le transport des Juifs et des Tziganes, entre autres, a été effectué.
En 2007, Cegesoma avait déjà rendu un rapport qui concluait qu’une partie des autorités belges collaborait activement à la persécution des Juifs nationaux et étrangers.
Le rôle de la SNCB en tant que transporteur de déportés vers les camps de concentration et d’extermination avait alors attiré l’attention de l’historien Nico Wouters, qui dirige aujourd’hui Cegesoma. Il note que “tous les éléments directs et indirects nous amènent à la conclusion qu’il est presque certain que le transport de Juifs a été effectué par la SNCB sur ordre de la Wehrmacht Verkehrs Direktion”.
Il a déclaré : “La question essentielle est de savoir si les 28 transports de Juifs ont été effectués avec du matériel belge. Par manque de documents tangibles, il est impossible de le déterminer avec certitude.”
Les nouvelles recherches visent à clarifier la manière dont les autorités belges ont exécuté les ordres de la puissance occupante, quel personnel et quel matériel ont été utilisés, et le rôle précis des dirigeants de la compagnie ferroviaire.
Nico Wouters a également proposé d’élargir le champ de l’enquête historique aux Belges soumis au travail obligatoire et aux prisonniers politiques transportés à l’Est.
L’étude portera également sur le rôle important joué par les cheminots dans la lutte contre l’occupant.
Pour la présidente du Sénat, Stephanie D’Hose, cette étude est importante pour comprendre notre histoire afin qu’elle ne se répète pas. “Je suis heureuse et fière que ces pages sombres de l’histoire de notre nation soient examinées en profondeur. Nous devons aux victimes et à leurs familles de reconnaître leur souffrance. D’aller au fond des choses. Nous devons rester vigilants en tant que société et ne jamais laisser le passé se répéter”, a-t-elle ajouté.
Sur les quelque 66 000 Juifs présents en Belgique en mai 1940, environ 28 000 ont été assassinés pendant l’Holocauste. Entre le 4 août 1942 et le 31 juillet 1944, 28 convois de déportation ont été organisés à partir de la caserne Dossin à Malines. 24 906 Juifs sont déportés par train vers Auschwitz, ainsi que 351 Tsiganes.
Les compagnies ferroviaires françaises et néerlandaises avaient déjà reconnu le rôle qu’elles avaient joué dans la déportation des Juifs vers les camps de la mort nazis.