PARIS (EJP)—‘’La République vous défendra de toutes ses forces. Parce qu’à travers vous c’est elle qui est visée, ses valeurs, ses principes, sa promesse”, a déclaré le président français François Hollande mardi lors d’un déplacement au cimetière juif de Sarre-Union dans le Bas-Rhin où quelque 250 tombes ont été profanées, un acte d’une ampleur inédite depuis 1992.
“Je connais le sentiment d’inquiétude qui traverse les Français de confession juive. Je sais qu’ils écartent dans leur immense majorité la perspective de quitter leur patrie. Ils sont Français, ils aiment la France et leur place est naturellement en France”, a-t-il dit, alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a renouvelé, après cette profanation, son appel aux Juifs européens à rejoindre Israël, comme après les attentats de Paris en janvier.
“Ici, devant ce cimetière, ici, devant les habitants de la commune de Sarre-Union, ici, devant des hommes et des femmes de confession juive qui sont meurtris, ici, devant des citoyens de toutes religions, de toutes convictions, je veux vous dire que la République est forte, que la République sera plus forte que la haine, que la République est grande. Elle est grande par ses institutions, par ses lois, par son Histoire, et elle est surtout grande quand les citoyens se lèvent comme ils l’ont fait, comme vous le faites encore aujourd’hui, pour dire vive la République et vive la France”, a dit le président.
“Profaner, c’est insulter toutes les religions et souiller la République”, a-t-il ajouté. ‘’Ce n’est pas la première fois que ce lieu du judaïsme alsacien est ainsi dévasté, 1998 et 2001, mais jamais avec cet acharnement, jamais avec cette intensité, jamais avec cette frénésie. La justice dira ce qui relève de l’inconscience, de l’ignorance ou de l’intolérance. Mais le mal est d’ores et déjà fait”, a dit François Hollande.
Cinq mineurs, sans antécédents judiciaires, ont été placés en garde à vue lundi. Les gardes à vue de deux d’entre eux ont été prolongées de 24 heures. Environ 250 tombes ont été profanées, un acte d’une ampleur inédite depuis 1992.
“On peut chercher toutes les explications, il en faut, mais il faut aussi des réponses, et la fermeté est dans ces circonstances la seule réponse. Quiconque persistera en France à commettre des actes ou à proférer des messages de haine et d’incitation à la violence verra se dresser contre lui la République et ses lois. Quiconque se rendra coupable d’actes antisémites ou racistes sera inlassablement recherché, interpellé et condamné”, a poursuivi le président de la République.
Le déplacement du chef de l’État est “un signe très fort”, a estimé sur place Sacha Reingewirtz, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). Cette profanation relève d’une “bêtise extrémiste”, a-t-il commenté. “Ce que ces jeunes ont fait là, même s’ils n’ont pas conscience de la gravité, ça veut dire quelque part que les préjugés antisémites viennent s’installer dans énormément de couches de notre pays”, a-t-il ajouté.