PARIS/BRUXELLES ( EJP )— Les dirigeants juifs ont salué la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre, soulignant sa détermination à lutter contre l’antisémitisme en France en tant que ministre de l’Intérieur lorsqu’il avait fait interdire les spectacles de Dieudonné M’bala M’bala pour incitation à la haine contre les Juifs.
M.Valls, 51 ans, a été nommé Premier ministre par le président François Hollande, en remplacement de Jean-Marc Ayrault, dans le cadre d’un remaniement gouvernemental décidé au lendemain des élections municipales de dimanche dernier qui ont vu la déroute du parti socialiste face à l’opposition de droite et d’extrême droite.
Réuni à Paris, l’organe exécutif du Congrès juif mondial ( CJM ) s’est félicité de l’action de Manuel Valls pour protéger ” les citoyens de la propagation de l’incitation antisémite et raciste’’.
Lors de la réunion, le comité exécutif a entendu un exposé de son vice-président Roger Cukierman, par ailleurs président du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, qui a exprimé sa grave préoccupation face à la montée de l’antisémitisme en France qui compte la troisième plus grande communauté juive dans le monde et le plus grande en Europe.
Dans une résolution, les membres de l’exécutif du CMJ ont exprimé leur ‘’grande satisfaction au président François Hollande et à son gouvernement pour leur lutte contre l’antisémitisme’’.
Le mois dernier , Manuel Valls avait déclaré que l’antisionisme nourrissait l’antisémitisme, dans un discours prononcé lors d’un rassemblement à Paris marquant le second anniversaire de l’ assassinat de quatre juifs, dont trois enfants, dans l’école Ozar Hatorah à Toulouse .
‘’L’antisémitisme se nourrit de la haine d’Israël. Il se nourrit de l’antisionisme . Parce que l’antisionisme est une invitation à l’antisémitisme’’, avait-il lancé.
“La critique d’Israël qui est basée sur l’antisionisme – qui est l’antisémitisme d’aujourd’hu , c’est le refuge de ceux qui n’acceptent pas l’Etat d’Israël”, avait-il ajouté, se décrivant lui-même comme “lié éternellement à Israël’’.
Mercredi dernier, il était invité à s’adresser au dîner annuel du CCOJB, l’organe représentatif des organisations juives de Belgique, pour ses déclarations courageuses mais sa nomination à la tête d’un nouveau gouvernement en a voulu autrement.
Manuel Valls a été comparé à la fois à l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair pour son style et pour sa position politique à la droite du parti socialiste, et à l’ancien président Nicolas Sarkozy. Détesté par la gauche, il figure en bonne place dans les sondages.
Né à Barcelone, il a été maire d’Evry, une ville de la banlieue parisienne.