La porte-parole du ministre belge de la Défense a souligné à European Jewish Press que ce plan conjoint défense/police pour partager les tâches serait valable pour l’ensemble du pays. Mais il doit encore être approuvé politiquement par le Conseil des ministres.
“En aucun cas, les sites et institutions sensibles ne seront laissés sans protection”.
La protection des sites sensibles en Belgique, tels que les institutions juives, les synagogues et les écoles, sera assurée soit par la police soit par les militaires, selon un nouveau plan préparé conjointement par la police et le ministère de la Défense et qui devrait être mis en œuvre à partir de septembre, a indiqué le porte-parole du ministre belge de la Défense à European Jewish Press.
Selon des informations parues dans les médias flamands, les militaires cesseraient leur tâche de protection et de sécurité autour des synagogues de la ville d’Anvers, où vit une grande communauté juive ultra-orthodoxe, pour des raisons budgétaires.
Ces informations ont alarmé la communauté juive locale. ‘’La communauté juive a besoin de plus, pas moins, de protection en ces temps difficiles’’, a déclaré le Forum des organisations juives, l’organe représentatif de la communauté juive dans la région flamande de la Belgique.
Interrogée par European Jewish Press sur ce nouveau plan, Christine Calmeau, porte-parole du ministre de la Défense Philippe Goffin, a cherché à rassurer la communauté juive. “Le ministre a réitéré très récemment sa position devant la commission de défense du Parlement. En fait, il existe un plan de la police fédérale en collaboration avec la Défense pour retirer progressivement le personnel militaire dans le cadre de l’opération ‘’Vigilance Guardian’’ à partir de septembre. Les tâches de sécurité du personnel militaire peuvent être largement prises en charge par la police. Cela signifie que le niveau de protection sera similaire à ce qu’il est actuellement pour les sites et institutions sensibles tels que les institutions juives, les synagogues, les écoles, etc. ‘’La protection sera assurée soit par l’armée soit par la police et en fonction du niveau de menace établi par le centre de crise du gouvernement’’, a indiqué la porte-parole.
Elle a souligné que ce plan conjoint défense/police pour partager les tâches serait valable pour l’ensemble du pays. Mais il doit encore être approuvé politiquement par le Conseil des ministres.
“En aucun cas, les sites et institutions sensibles ne seront laissés sans protection”, a déclaré la porte-parole.
Le Forum des organisations juives a souligné que récemment le coordinateur anti-terroriste de l’UE, Gilles de Kerchove, avait mis en garde contre de nouvelles actions terroristes possibles sous le couvert du coronavirus.
‘’Le niveau de menace reste très élevé. Il n’est donc pas logique de retirer des soldats du quartier. Certainement en raison de la crise du corona, la quantité quotidienne de courrier haineux que nous recevons augmente fortement. Les juifs sont tenus responsables du développement et de la propagation du virus par les théoriciens du complot antisémites”, a noté le porte-parole du Forum, Hans Knoop.
Actuellement, le niveau général de menace en Belgique est à 2 tandis que certains endroits spécifiques sont à 3, ce qui est le cas pour un certain nombre d’ambassades, les installations nucléaires et les sites de la communauté juive. Le niveau 3 signifie que la menace est ‘’grave’’ et qu’un acte terroriste est même décrit comme ‘’possible et probable’’.
Des militaires belges ont été affectés pour la première fois à la garde d’institutions juives en mai 2014 après qu’un terroriste islamiste ait assassiné quatre personnes lors d’une fusillade au Musée juif de Belgique à Bruxelles.