Lors d’une rencontre avec le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, mercredi à Bruxelles, le chef des affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, a souligné que la décision du ministère israélien de la Défense d’inscrire six organisations palestiniennes sur la liste des organisations terroristes ” est un sujet de grave préoccupation “, selon un communiqué du service extérieur de l’UE.
Josep Borrell a rappelé le soutien de l’UE aux organisations de la société civile ”qui contribuent aux efforts de paix et à l’instauration de la confiance entre Israéliens et Palestiniens”.
”L’UE examinera de très près ces allégations. Enfin, il a ajouté que les organisations de la société civile sont une force de promotion du droit international, des droits de l’homme et des valeurs démocratiques, dans le monde entier et en Palestine”, peut-on lire dans le communiqué.
Vendredi dernier, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a annoncé que les six groupes – Al-Haq, Addameer, Defense for Children International-Palestine, le Bisan Center for Research and Development, l’Union des comités de femmes palestiniennes et l’Union des comités de travail agricole – agissent en tant que bras du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un groupe considéré par plusieurs pays comme une organisation terroriste, notamment les États-Unis et l’Union européenne.
Les ministères israéliens de la justice et de la défense ont publié des documents classant les six ONG palestiniennes comme des branches du FPLP.
Une source diplomatique et sécuritaire de haut niveau, citée par le Jerusalem Post, a déclaré que le dossier contre les organisations est “coulé dans le béton” et que les renseignements du Shin Bet, le service de sécurité israélien, démontrent un lien “direct et sans ambiguïté” entre les six ONG et le FPLP.
Selon une source de la défense israélienne, le FPLP avait adopté un modus operandi consistant à utiliser ces groupes pour blanchir les fonds destinés aux activités terroristes.
“Israël a la responsabilité de se défendre et de défendre la vie de ses citoyens et de combattre la terreur partout et sous tous ses aspects”, a déclaré la source.
Parmi les éléments que le gouvernement israélien utilise pour montrer le lien entre les organisations et le FPLP, on trouve une vidéo du Palestinian Wattan Media Network montrant des figures de proue des ONG, dont Khaleeda Jarrar et Abdullatif Ghaith d’Addameer, Shawan Jabarin d’Al-Haq, Gebril Muhamad de Bisan et Ahmad Saadat de l’UPWC, lors d’un événement dans une salle où sont accrochés des dizaines de drapeaux du FPLP.
NGO Monitor, un think tank basé à Jérusalem, avait noté la présence des dirigeants de ces organisations à l’événement du FPLP dans un article publié sur son site Internet l’année dernière.
L’événement de Ramallah a honoré Rabah Muhanna, membre du bureau politique du FPLP, qui, selon les informations publiées par le FPLP, a participé à la création d’Addameer, de l’UHWC et de l’UAWC.
Les attaques terroristes du FPLP comprennent l’assassinat du ministre israélien Rehavam Ze’evi en 2001, des attentats suicides pendant la deuxième Intifada qui ont tué 10 Israéliens, une tentative d’assassinat de l’ancien grand rabbin Ovadia Yosef et le meurtre en 2011 de cinq membres de la famille Fogel – les parents et trois enfants, dont un nourrisson.
Le directeur des finances et de l’administration d’UAWC, Abdul Razeq Farraj, a été inculpé en octobre 2019 de quatre chefs d’accusation, dont celui d’avoir aidé à une tentative de causer la mort dans l’attaque terroriste contre la famille Shnerb. L’acte d’accusation de Farraj fait référence à Ubai Aboudi, un membre du FPLP travaillant avec Farraj sur le recrutement, et le responsable du suivi et de l’évaluation de l’UAWC jusqu’en avril 2019. Le commandant de la cellule terroriste du FPLP qui a préparé et fait exploser la bombe était Samer Arbid, un comptable d’UAWC au moment de son arrestation en 2019.
Le FPLP est hors-la-loi en Israël, aux États-Unis, dans l’UE, au Canada, en Australie et au Japon, et est responsable d’une série de détournements d’avion dans les années 1960.
Le gouvernement israélien va envoyer des représentants du ministère des Affaires étrangères et du Shin Bet à Washington dans les prochains jours pour fournir des renseignements supplémentaires sur la façon dont les six ONG palestiniennes, qui prétendent être des groupes de défense des droits de l’homme, ont acheminé des fonds au FPLP.