PARIS (EJP)— “Sans les juifs de France, la France ne serait pas la France”, a réaffirmé le Premier ministre français Manuel Valls alors qu’il prenait la parole samedi soir lors d’une cérémonie d’hommage aux quatre victimes de l’Hyper Cacher assassinées par un terroriste islamiste, Amédy Coulibaly, il y a un an, porte de Vincennes à Paris.
Il a estimé qu’il ne pouvait y avoir d'”explication” possible aux actes des jihadistes qui “déchirent ce contrat qui nous unit”, lors de cet hommage ‘’unitaire et républicain’’ organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
“Pour ces ennemis qui s’en prennent à leurs compatriotes, qui déchirent ce contrat qui nous unit, il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser”, a déclaré le Premier ministre.
Il a insisté sur la prise de conscience trop tardive à ses yeux de l’essor des crimes antisémites en France, appelant à répondre aux inquiétudes de la communauté juive. “Voir des Français juifs quitter, de plus en plus nombreux, leur pays parce qu’ils ne se sentent plus en sécurité… Mais aussi parce qu’ils ne se sentent plus compris, parce qu’ils ne se sentent plus à leur place, aurait dû être, depuis longtemps, pour nous tous Français, une idée insupportable”, a déclaré le Premier ministre lors de la cérémonie d’hommage aux victimes d’Amédy Coulibaly.
“Car je l’ai dit avec mes mots, avec mon coeur, avec mes tripes, et je ne cesserai de le répéter parce que c’est une conviction profonde : sans les Juifs de France, la France ne serait pas la France !”, a-t-il poursuivi, répétant sous les applaudissements ce qu’il avait dit le 10 janvier 2015, au lendemain de la prise d’otages meurtrière de l’Hyper Cacher.
Le 9 janvier 2015, la France “a enfin pleinement ouvert les yeux sur ce que ressentaient au fond d’eux-mêmes, sans être suffisamment entendus, les Juifs de France”, selon Manuel Valls, citant la mort d’Ilan Halimi et le massacre dans une école juive par Mohammed Merah. “Cette angoisse, cette angoisse immense, cette angoisse légitime ne doit plus jamais être sous-estimée. Et nous devons tous ensemble lui apporter une réponse”, a-t-il appelé.
Le Premier ministre s’est engagé à poursuivre son engagement contre l’antisémitisme, en faisant allusion au polémiste Dieudonné, aux déclarations antisémites sur les réseaux sociaux mais aussi aux campagnes de boycott visant Israël ou de récents appels à l’annulation de ballets israéliens à l’Opéra de Paris.