PARIS—Des tags antisémites ont été découverts près de la faculté de médecine à Créteil, quelques jours après une réunion organisée par la ministre de l’Enseignement supérieur à la suite de la recrudescence d’actes antisémites dans les universités.
“Il y a une inquiétude des étudiants juifs de France qui ne se sentent pas en sécurité dans certains établissements d’enseignement supérieur en raison de la multiplication de ces actes de dégradation,” a déclaré Sacha Ghozlan, président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).
“L’UEJF a formulé une série de propositions pour combattre l’antisémitisme pour aller plus loin de ce que propose le gouvernement en mettant en place des formations et des campagnes de sensibilisation afin de mobiliser l’ensemble de la communauté universitaire,” a-t-il ajouté.
“Il y a des présidents qui refusent d’utiliser le mot antisémitisme pour qualifier des tags qui sont antisémites”, a-t-il déploré.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a réuni plusieurs acteurs de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et a fait un point sur “un phénomène préoccupant ces derniers mois: la recrudescence d’actes antisémites dans les établissements d’enseignement supérieur”, selon un communiqué du ministère.
Avant l’été, un local utilisé par l’UEJF a été saccagé dans la faculté parisienne de Tolbiac. En septembre, des tags antisémites visant le président de l’Université Grenoble-Alpes (UGA) ont été découverts sur le campus grenoblois. Mi-octobre, des tags ont été retrouvés dans une salle de classe du campus de l’école de commerce HEC. La semaine dernière, des croix gammées ont été taguées à la faculté de droit Assas (Paris 2).
Ces actes, “s’ils restent limités dans leur ampleur, peuvent être les prémices de nouveaux basculements”, a souligné Frédérique Vidal, exprimant sa “totale désapprobation”.
En mars, le Premier ministre Edouard Philippe a présenté un nouveau plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Ce plan passe notamment par le renforcement du réseau des référents racisme antisémitisme dans les établissements d’enseignement supérieur. Selon le ministère, un référent est désormais présent depuis la rentrée dans chaque université.
Des journées de formation auront lieu en novembre et mars et un groupe de travail se réunira en novembre pour rédiger un “vademecum” afin de savoir comment réagir en cas d’incident dans un établissement, a précisé la ministre.