Quatorze Belges ayant sauvé des Juifs pendant l’occupation nazie honorés par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem

BRUXELLES (EJP)—Quatorze citoyens belges ayant caché et hébergé des Juifs pendant l’occupation nazie ont reçu, à titre posthume, la médaille des ‘’Justes Parmi les Nations’’ décernées par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem.

Les médailles d’honneur et marques de reconnaissance ont été remises par l’ambassadeur d’Israël en Belgique, Simona Frankel, aux enfants et petits-enfants de celles et ceux qui ont sauvé des Juifs de la déportation et d’une mort certaine, au cours d’une cérémonie au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale.

Les familles sont venues de différentes villes de Belgique, d’Israël et des Pays-Bas.

Le Président du Parlement Bruxelles-Capitale, Charles Picqué, a ouvert la cérémonie à laquelle ont assisté plusieurs Députés, des personnalités de la communauté juive Ainsi que des élèves de 2 écoles bruxelloises.

Parmi les histoires de ces 14 personnes juives sauvées par des Belges, celles de Szymon et Chana Kerner et celle de Bernard Gelbard.

Szymon et Chana Kerner sont arrivés de Varsovie en Belgique en 1928. Ils s’établissent rue Bodeghem à Bruxelles en 1930. Ils ont 5 enfants, Rachel, Louise, Lazare, Jenny et Sarah.

Durant l’occupation nazie, Szymon ne peut plus travailler comme pâtissier. Avec l’aide d’un employé de la commune, il prend contact avec le Comité de Défense des Juifs qui leur procure des documents.

C’est Andrée Geulen qui place les enfants dans des lieux sûrs.

Rachel Kerner, la sœur de Sarah est placée dans un couvent grâce à l’Abbé André et ensuite chez Fernande Piron à Namur.

Fernande Piron a 28 ans et est propriétaire d’un magasin de dentelles. Elle vit avec sa fille de 4 ans, Jacqueline.

Le mari de Fernande sera fait prisonnier des allemands et rentrera à la maison après 5 ans de détention.

Szymon et Chana Kerner sont dénoncés et transportés par le 24ème Convoi de Malines à Auschwitz, où ils sont séparés dès leur arrivée.

Chana est envoyée dans plusieurs camps et libérée le 28 avril 1945. Elle revient en Belgique, veuve et malade pour s’occuper de ses 5 enfants.

Hanna Strauss, la fille de Rachel, Sarah Garian-Kerner et sa fille Iris sont venues spécialement d’Israël pour assister à la cérémonie de reconnaissance et honorer Fernande Piron.

Bernard Gelbard, lui,  voit le jour le 6 mars 1932 et vit avec ses parents et ses deux sœurs à Bruxelles.

Au début des recensements des juifs et des déportations, sa sœur Gitla est convoquée à Malines. Elle fait partie du 4ème convoi pour Auschwitz, d’où elle ne reviendra jamais.

Le père de Bernard cache sa famille chez des amis belges. Il est dénoncé et déporté également à Auschwitz, où il décède.

Agé de 10 ans, Bernard est pris en charge, avec sa mère et sa sœur, par un réseau de résistants. Il est envoyé en train à Assenois au Château des Comtes d’Assembourg. Le lendemain il est emmené Chez Maria Renauld qui vit avec sa fille Lucie et son beau-fils Albert Jacquet à Ansart dans la Province de Luxembourg.

Bernard est traité comme leur propre enfant se faisant passer pour leur filleul sous le faux nom de Bernard Linotte. Il y demeure sans aucune aide financière et ce, jusqu’à la libération où il retrouvera sa mère.

Bernard est resté en relation avec sa seconde famille après la guerre et restera toujours reconnaissant pour l’énorme risque qu’ils ont encouru.

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