PARIS (EJP)—‘’Le Front National est un parti xénophobe, populiste et démagogue,’’ a déclaré le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) pour expliquer la raison pour laquelle la présidente du FN, Marine Le Pen, n’a elle pas été conviée au traditionnel dîner annuel du CRIF lundi soir.
Le président François Hollande s’adressera aux 800 personnes invitées à ce rendez-vous politique important.
Le Premier ministre Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et plusieurs autres membres du gouvernement dont Najat Vallaud-Belkacem, Emmanuel Macron seront également présents. Mais aussi l’ancien président Nicolas Sarkozy et la maire de Paris Anne Hidalgo.
Un rendez-vous ‘’républicain’’, comme le souligne Roger Cukierman, qui sera l’occasion d’évoquer les préoccupations de la communauté juive de France.
Interviewé sur Europe 1 lundi matin, le président du CRIF déclare : “Quand vous faites un dîner chez vous, vous avez tendance à inviter plutôt vos amis ? Eh bien moi je n’ai pas envie d’inviter les héritières de Jean-Marie Le Pen, sa fille, sa petite fille. Je pense que c’est un parti xénophobe, populiste, démagogue et donc je préfère ne pas l’inviter (…) parce que nous n’avons pas les mêmes valeurs”.
Il dit ne pas croire à la “France apaisée” de Marine Le Pen.
Chaque année, le CRIF remet des prix. Après Lassana Bathily, le ‘’héros’’ de l’Hyper Cacher, l’an dernier, ce lundi ce sont les représentants de la police et de l’armée qui seront décorés.
Après une année marquée par les attentats, le CRIF souhaite les remercier pour “leur dévouement”. Mais malgré leur protection Roger Cukierman estime que le climat de crainte persiste notamment au sein de la communauté juive.
Il déplore en particulier des “dégâts au niveau de l’école de la République”.
“Les enfants juifs dans de très nombreuses écoles sont battus, insultés parce que juifs. L’école de la République a changé”, regrette lez président du CRIF. “Nous sommes partie intégrante de la nation, j’ai l’espoir qu’on reviendra à des situations où on obtiendra un retour à l’école de la République vers plus d’ouverture”.