Le dirigeant de l’Association juive européenne (EJA), une organisation basée à Bruxelles qui représente des communautés juives à travers l’Europe, a écrit à la ministre belge de l’Intérieur, Annelies Verlinden, pour lui demander une réunion urgente afin de discuter du plan gouvernemental belge visant à retirer la protection militaire des bâtiments et institutions juifs le 1er septembre.
Le rabbin Menachem Margolin, qui a appris ”avec une grande inquiétude” le projet de supprimer la protection de l’armée, par l’intermédiaire de son organisation partenaire, le Forum des organisations juives d’Anvers, et du député belge Michael Freilich, demandera à la ministre de reconsidérer cette décision. Il demande une réunion d’urgence “afin de trouver un terrain d’entente et d’essayer d’atténuer les effets de cette mesure”.
L’Association juive européenne déplore que la décision ait été prise sans consultation des communautés juives et sans qu’une alternative appropriée soit proposée.
En Belgique, la menace pour la sécurité est actuellement moyenne selon les mesures fournies par l’Unité de coordination pour l’analyse de la menace. Mais pour les communautés juives, ainsi que pour les ambassades américaine et israélienne, la menace reste “sérieuse et probable”.
La présence de l’armée devant les bâtiments juifs est en place depuis l’attaque terroriste contre le Musée juif de Bruxelles en mai 2014 qui a fait quatre morts.
Dans un communiqué, le président de l’EJA, le rabbin Margolin, a déclaré : “Le gouvernement belge a jusqu’à présent été exemplaire dans sa protection des communautés juives. En fait, nous, à l’Association juive européenne, avons présenté l’exemple belge comme devant être imité par les autres états membres. Pour ce dévouement à nous garder en sécurité, nous avons toujours exprimé notre plus grande gratitude et appréciation.”
C’est également en raison de ce dévouement que la décision de retirer l’armée le 1er septembre n’a aucun sens, a-t-il ajouté.
”Contrairement aux ambassades américaine et israélienne, les communautés juives n’ont pas accès à l’appareil de sécurité de l’Etat”, a-t-il noté.
“”Il est également alarmant de constater que les communautés juives n’ont même pas été correctement consultées sur cette mesure. Le gouvernement ne propose pas non plus d’alternatives à l’heure actuelle. A partir de maintenant, cela laisse les juifs avec une cible dans le dos,” a déploré le Rabbin Margolin.
Le retrait des militaires prévu par la Belgique a lieu alors que l’antisémitisme augmente en Europe, au lieu de diminuer.
Le député juif Michael Freilich va proposer une législation qui verrait un fonds de 3 millions d’euros mis à la disposition des communautés juives pour renforcer leur sécurité à la lumière des plans du 1er septembre. Il demandera instamment au gouvernement de préserver le même niveau de sécurité qu’auparavant. Le texte de la résolution doit être discuté et voté mardi prochain par la commission parlementaire des affaires intérieures.
Le cabinet du ministre de l’intérieur n’a pas pu être joint pour un commentaire sur le plan de retrait des militaires.
Environ 35 000 Juifs vivent en Belgique, principalement à Bruxelles et à Anvers.