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Le programme d’aide de l’UE pour l’Iran ‘est une grosse erreur’

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WASHINGTON/BRUXELLES – “L’aide étrangère des contribuables européens perpétue la capacité du régime à négliger les besoins de ses citoyens et à étouffer les changements politiques significatifs”, a déclaré Brian Hook, représentant spécial des Etats-Unis pour l’Iran, en réaction à l’annonce par l’Union européenne d’un paquet d’aide financière de 18 millions d’euros (20,7 millions de dollars) à l’Iran.

La Commission européenne a annoncé jeudi dernier qu’elle “a adopté un premier paquet de 18 millions d’euros pour des projets en faveur du développement économique et social durable en République islamique d’Iran, dont une aide de 8 millions € au secteur privé”.

‘’Les projets d’aujourd’hui sont les premiers d’un ensemble de plus de 50 millions d’euros pour l’Iran, visant à aider le pays à relever les principaux défis économiques et sociaux. Ils s’inscrivent dans le cadre de la coopération et de l’engagement renouvelés entre l’Union européenne et l’Iran à la suite de la conclusion du plan d’action global conjoint (JCPOA) (l’accord nucléaire ndlr)’’, a indiqué la Commission européenne.

Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l’UE, qui défend fermement l’accord nucléaire signé en 2015 avec Téhéran, a déclaré: “Depuis le renouvellement des relations UE-Iran à la suite de l’accord nucléaire iranien, la coopération s’est développée dans de nombreux secteurs. Nous nous engageons à le soutenir et ce nouveau paquet élargira les relations économiques et sectorielles dans des domaines qui profitent directement à nos citoyens’’.

Mais selon Brian Hook, la décision de l’UE d’accorder une aide à Téhéran ‘’envoie le mauvais message au mauvais moment’’.

“Le peuple iranien est confronté à de réelles pressions économiques causées par la corruption, la mauvaise gestion et l’investissement de son gouvernement dans le terrorisme et les conflits étrangers”, a-t-il ajouté. “Les Etats-Unis et l’Union européenne devraient plutôt travailler ensemble pour trouver des solutions durables qui soutiennent vraiment le peuple iranien et mettent fin aux menaces du régime pour la stabilité régionale et mondiale”.

La décision de l’UE visait à compenser l’impact des sanctions américaines alors que les pays européens tentent de sauver l’accord nucléaire de 2015. En mai dernier, le président américain Donald Trump s’est retiré de l’accord et a commencé à rétablir les sanctions américaines. Cette décision a exacerbé une crise financière en Iran qui a provoqué la chute de sa monnaie.

Le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a déclaré la semaine dernière, lors d’une visite en Israël, que le retour des sanctions américaines avait un effet important sur l’économie et l’opinion publique iraniennes.

Les sanctions américaines ont visé l’industrie automobile iranienne, le commerce de l’or et d’autres métaux précieux et les achats de dollars américains essentiels au financement international et aux relations commerciales et d’investissement. Des sanctions plus importantes doivent suivre en novembre qui viseront le secteur bancaire iranien et les exportations de pétrole.

Deux grandes compagnies aériennes européennes ont annoncé qu’elles cesseraient leurs activités en Iran. British Airways et Air France ont annoncé qu’elles ne proposeraient plus de vols à destination de Téhéran en septembre. “Nous suspendons notre service Londres-Téhéran car l’opération n’est actuellement pas commercialement viable”, a déclaré la compagnie aérienne dans un communiqué.

Alors que les transporteurs n’ont pas cité les sanctions américaines comme raison de leur décision, Washington a fait pression sur les entreprises européennes pour qu’elles évitent de faire des affaires en Iran au risque de subir des sanctions américaines.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a critiqué vendredi le programme de soutien financier de l’Union européenne à l’Iran et déclaré qu’il s’agissait d’une “pilule empoisonnée” pour le peuple iranien.

“Je pense que la décision prise hier par l’UE de donner 18 millions d’euros à l’Iran est une grave erreur. C’est comme une pilule empoisonnée pour le peuple iranien et pour les efforts visant à enrayer l’agression iranienne dans la région et au-delà de la région’’, a-t-il dit lors d’une visite en Lituanie.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son homologue lituanien Saulius Skvernelis à Vilnius.

“L’Iran a tenté de mener une attaque terroriste sur le sol européen il ya quelques semaines … C’est incroyable”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Vilnius.

Le Premier ministre israélien faisait apparemment allusion à un complot présumé contre un rassemblement de l’opposition iranienne en France à la fin du mois de juin, contrecarré par les autorités. Un diplomate iranien est soupçonné d’implication.

 

“Donner de l’argent à ce régime, surtout en ce moment, est une grosse erreur et il faut y mettre fin. Le régime ne l’utilisera pas pour résoudre leurs problèmes d’eau.Après tout, où va leur argent? Aux missiles et aux Gardiens de la révolution. Tous les pays doivent agir ensemble pour renouveler les sanctions contre l’Iran”, at-il déclaré.

Le Premier ministre lituanien Saulius Skvernelis a déclaré que son pays soutient la position de l’UE sur une solution à deux Etats au conflit palestinien, au statut de Jérusalem et à l’accord nucléaire iranien, mais souhaite un dialogue plus direct entre l’UE et Israël.

“Nous voulons que la discussion ait lieu car cela aiderait à rechercher des compromis sur des questions internationales complexes”, a-t-il déclaré.

Dans une interview accordée au  Baltic News Service, il a déclaré: “Je crois que la Lituanie comprend mieux Israël et cette meilleure compréhension pourrait être partagée avec d’autres pays de l’UE’’.

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