BRUXELLES (EJP)—Le Premier ministre de Belgique, Elio Di Rupo, n’a pas mentionné Israël dans le discours qu’il a prononcé mardi soir lors du dîner annuel du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), en réponse au président du CCOJB, Maurice Sosnowski, qui a dénoncé les critiques déséquilibrées à l’égard d’Israël et s’est dit ‘’fier d’être sioniste comme l’écrasante majorité des Juifs belges’’.
En revanche, M. Di Rupo a adressé à la communauté juive un message de ‘’vigilance et de fermeté’’ de l’Etat face à l’antisémitisme.
‘’Autour des écoles et des synagogues, sur la voie publique en général, l’insouciance n’est pas toujours de mise. La prudence est encore trop souvent la règle dans votre quotidien, dans vos activités. Révéler sa qualité de Juif, c’est parfois prendre un risque. Ce qui est inadmissible,’’ a dit le Premier ministre.
‘’On se pince pour y croire, plus de 70 ans après la Shoah. Mais nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce constat désolant. Nous devons même les ouvrir tout grand.,’’ a-t-il ajouté, affirmant la nécessité d’’’identifier le mal et le prendre à sa racine.’’
‘’Nous devons apporter les réponses fortes que commandent notre Etat de droit et nos valeurs démocratiques,’’ a-t-il lancé.
‘’L’Etat et la loi sont là pour garantir nos valeurs démocratiques et vous protéger. Il faut le rappeler : nos lois interdisent et sanctionnent l’antisémitisme, le racisme et les discriminations.’’
Le Premier ministre a aussi réaffirmé ‘’l’absolue nécessité d’enseigner la Shoah dans nos écoles’’.
‘’Cette Histoire est la nôtre, et nous devons tous l’assumer collectivement. C’est en Belgique, notamment, qu’ont eu lieu des rafles et des déportations. C’est chez nous que des étoiles jaunes ont été portées, que des registres de Juifs ont été ouverts, que des crimes raciaux ont été commis’’, a dit M. Rupo qui avait exprimé en septembre 2012 la responsabilité de l’Etat belge dans la déporftation fdes Juifs vers les camps de la mort et avait présenté les excuses des autorités belges.
‘’Celui qui nie ces faits, celui qui nie le génocide ou tente de minimiser cette barbarie, doit savoir – et je le dis en tant que Premier ministre – qu’il se met au ban de notre société’’, a-t-il aussi dit.
Dans son allocution, Maurice Sosnowski a regretté que de nombreux citoyens belges, Juifs rescapés de la Shoah, se voient refuser la reconnaissance de leur invalidité consécutive aux persécutions dont ils onté été victimes, aux motifs qu’ils n’étaient pas belges en 1940. ‘’Alors que vous aviez demandé au Sénat d’étudier la possibilité reconnaisance du staut de déporté racial ainsi que celui d’orphelin de la Shoah, aucune suite législative n’a été réservée à cette proposition’’, a-t-il déploré.
Il a souligné que les derniers sondages ‘’montrent notre communauté inquiète, très inquiète et sur le qui-vive’’. ‘’Un spectre hante l’Europe, le spectre de la haine’’, a-t-il dit, soulignant l’épanouissement des partis d’extrême-droite qui cherchent à détruire l’Europe’’.
“Monsieur le Premier Ministre trouvez-vous normal qu’à Anvers les orthodoxes juifs soient agressés, qu’à Bruxelles le porteur d’un signe distinctif tel qu’une kippa ou une étoile de David n’ose plus prendre le métro de peur d’être agressé et que la gangrène raciste atteigne les préaux des écoles ou le mot juif est devenu une insulte”, a déclaré M.Sosnowski.