JERUSALEM (EJP) – Un vice-ministre israélien a incité les Israéliens à boycotter les produits français pour répondre à la récente décision de la France d’étiqueter les produits provenant des colonies israéliennes.
”La France étiquette les produits israéliens provenant de Judée, de Samarie et du Golan. Les Israéliens devraient réfléchir à deux fois avant d’acheter des produits français”, a posté sur Twitter Michael Oren, vice-ministre en charge de la diplomatie au bureau du Premier ministre, député du parti du centre Koulanou et ex-ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis.
Son tweet fait référence à la récente initiative de la France de mettre en application une directive de l’Union européenne de novembre 2015 qui impose l’étiquetage des produits fabriqués au-delà de la ligne verte.
Le ministère des Affaires étrangères a condamné l’initiative française, regrettant que « la France, où le boycott est puni par la loi, prenne des mesures pouvant être interprétées comme un encouragement des éléments radicaux et du mouvement de boycott d’Israël. »
« De plus, il est incompréhensible et même dérangeant que la France ait choisi de faire deux poids deux mesures à l’égard d’Israël, en choisissant d’ignorer les autres 200 conflits territoriaux dans le monde, dont les conflits aux portes mêmes de la France. »
La nouvelle ambassadrice de la France en Israël, Hélène Le Gal, a répondu sur Tweeter aux déclarations du vice-ministre : « Vous appelez au boycott des produits français alors qu’en France le boycott de produits israéliens est puni par la loi ? »
La délégation de l’Union européenne en Israël a fait savoir que ces directives d’étiquetage étaient seulement « une application des régulations d’information du consommateur européen. »
Dans une interview au Times of Israel, Michael Oren s’est défendu de tout appel au boycott des produits français, précisant avoir agi simplement pour « avertir les consommateurs israéliens que la France a l’intention d’étiqueter les produits israéliens provenant de Judée, de Samarie et du Golan.»
Le Jerusalem Post a rappelé qu’en 2015 Michael Oren s’était rendu dans un supermarché de la rue Emek Refaim , dans le quartier de la colonie allemande de Jérusalem, pour coller des étiquettes bleues « Made in Europe » sur des crackers, des cookies et des bières provenant d’Espagne, de France et d’Allemagne. Son objectif était de protester contre l’imminente publication des directives qui permettraient aux Etats membres de l’UE d’étiqueter les produits en provenance des colonies de Jérusalem Est, de la rive ouest et du plateau du Golan.
« La décision de l’UE d’étiqueter les produits israéliens est antisémite. Il y a de nombreux conflits territoriaux et des situations « d’occupation » dans le monde, mais l’UE a choisi d’appliquer des mesures particulières à l’égard d’Israël. On n’étiquette pas les produits de Chine, d’Inde ou de la Turquie ; juste ceux d’Israël », avait déclaré M. Oren.
Le Crif a réagi en condamnant « avec la plus grande fermeté » la décision du gouvernement français de rendre obligatoire le double étiquetage des produits en provenance d’Israël, estimant que cette mesure relève d’un « traitement discriminatoire appliqué au seul état d’Israël alors que de nombreux autres pays sont concernés par des conflits territoriaux similaires. »
« Au moment où la paix dans la région est un enjeu essentiel, cette décision qui vise à isoler Israël ne répond pas à l’impartialité nécessaire pour prétendre jouer un rôle constructif et aura pour conséquence certaine le ralentissement des initiatives économiques dans ces territoires et un appauvrissement des palestiniens qui travaillent dans ces entreprises. »
Le CRIF rappelle que l’obsession anti israélienne contribue à l’importation du conflit en France et attise la haine.
Pour Francis Kalifat, Président du Crif, cette décision discriminatoire ne va pas dans le sens de l’apaisement et renforce le mouvement illégal BDS qui déverse sa haine et sa détestation d’Israël, appelant au mépris de la loi, au boycott et à la dé légitimation du seul état du peuple juif, pratiquant ainsi un antisionisme obsessionnel qui véhicule la forme moderne de l’antisémitisme.
D’après des représentants israéliens, la décision française d’appliquer les directives d’étiquetage est une revanche contre l’objection répétée d’Israël à la conférence de paix que souhaite prochainement organiser le gouvernement Holland.
Israël s’oppose fermement à cette conférence et a répété à maintes reprises que seules des négociations directes entre Israël et la Palestine peuvent aboutir à la paix.