PARIS (EJP)—Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a envoyé lundi aux préfets une circulaire qui énumère les recours pouvant aboutir à l’interdiction des spectacles de Dieudonné.
Le texte de trois pages, intitulé ‘’ Lutte contre le racisme et l’antisémitisme – manifestations et réunions publiques – Spectacles de M. Dieudonné M’ Bala M’Bala’’, explique aux préfets la marche à suivre en cas de représentation de l’humoriste dans une ville.
Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a été le premier à annoncer son intention d’empêcher la tenue du spectacle de Dieudonné, prévue le 26 janvier dans sa ville.
La nouvelle tournée de l’humoriste controversé doit commencer jeudi à Nantes, où le préfet a dit qu’il annoncerait, mardi à la mi-journée, s’il interdirait ou non la représentation.
Une manifetation de protestation contre le spectacle de Dieudonné est prévue mercredi à Nantes à l’initiative de la famille Klarsfeld.
Dès la diffusion de la circulaire de M. Valls, l’avocat de Dieudonné, Jacques Verdier, a cependant répété qu’il contesterait toute décision d’interdiction du spectacle devant la justice administrative.
Dans la circulaire, M. Valls rappelle l’ensemble des éléments à charge contre Dieudonné, accusé, notamment, d’antisémitisme, et rappelle que ‘’la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une préoccupation essentielle du gouvernement et exige une action énergique’’.
‘’ Il y a lieu de faire preuve de la plus grande vigilance lorsque sont susceptibles d’être prononcés des propos incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une race ou une religion donnée’’, a indiqué le ministre.
Les préfets sont laissés libres d’apprécier si le spectacle présente ou non un risque de trouble à l’ordre public justifiant son interdiction.
Le ministère rappelle que l’interdiction se justifie par le fait que des spectacles de Dieudonné ‘’ont déjà donné lieu à des infractions pénales’’.’’Ces dernières ne peuvent être regardées comme un “dérapage” ponctuel qu’expliquerait la libre expression artistique, mais elles sont délibérées, réitérées en dépit des condamnations pénales précédentes, et constituent des ressorts essentiels de la représentation’’ et que ‘’les infractions en cause sont liées à des propos ou des scènes susceptibles d’affecter le respect dû à la dignité de la personne humaine, qui est une composante de l’ordre public’’.