PARIS (EJP)—Un centre européen du judaïsme (CEJ) verra le jour en 2017 dans le 17ème arrondissement de Paris.
‘’Ce sera un bâtiment important dans un secteur parisien où s’est développé une importante communauté juive – le XVIIe, Levallois, Neuilly’’, a indiqué Joël Mergui, président du Consistoire central et du Consistoire de Paris, qui y voit un ‘’symbole d’espoir’’ pour la présence des juifs en Europe.
Le centre sera situé à l’angle de la rue de Courcelles et du boulevard de Reims, non loin du périphérique.
Une ‘’soirée des fondateurs’’ du Centre européen du judaïsme a marqué symboliqueent lundi soir à l’hôtel de Ville de Paris le lancement du chantier, en présence du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et de la maire de Paris Anne Hidalgo.
La France compte la première communauté juive d’Europe, forte de quelque 550.000 membres mais éprouvée par la résurgence de l’antisémitisme et les attaques terroristes jihadistes de 2012 à Toulouse, puis de janvier dernier contre un supermarché casher à Paris.
La France a fourni le plus gros contingent à l’émigration vers Israël, l’aliyah, en 2014, avec plus de 6.000 personnes. Une nouvelle hausse est attendue cette année, avec 8.000 à 8.500 départs.
‘’Notre rôle est de comprendre ceux qui partent, de les accompagner le mieux possible dans leur choix personnel. Mais je dis aussi à ceux qui restent que nous sommes là pour les soutenir dans leur avenir en France’’, a déclaré à l’AFP Joël Mergui.
‘’Je ne voulais pas qu’on puisse partir cet été en vacances, clôturer cette année particulièrement dramatique pour la France et pour la communauté juive sans pouvoir donner une note d’espoir’’, a-t-il ajouté.
Le CEJ comprendra trois entités sur une surface totale de près de 5.000 m2: une partie cultuelle autour d’une synagogue, un secteur institutionnel avec des bureaux et surtout un pôle culturel de 2.500 m2 comprenant des salles de spectacle et d’exposition.
Le coût prévisionnel est de 10 millions d’euros, dont 2,7 millions supportés par des fonds publics (État et région) pour la partie culturelle du projet. La ville de Paris a mis le terrain à disposition du Consistoire dans le cadre d’un bail emphytéotique (longue durée).
‘’On doit donner un écrin à ce nouvel élan qu’on entend donner au judaïsme français’’, a indiqué Joël Mergui. ‘’Il eût été facile de renoncer à ce projet en disant +les juifs s’en vont+. C’est un autre message que j’ai voulu donner à la France et aux juifs: c’est nous qui décidons de notre avenir’’, a-t-il souligné.