PARIS (EJP)—“Il y a eu ici des atrocités dont nul ne peut mesurer l’ampleur.” “Il faut tout connaître, ne rien oublier. Le pire peut toujours se produire, l’antisémitisme et le racisme sont toujours là,” a déclaré dimanche le président français François Hollande lors d’une visite au Struthof, le seul camp de concentration nazi installé sur le territoire français, en Alsace.
Cette visite s’inscrivait dans le cadre de la journée nationale de la déportation.
Le président, accompagné par Martin Schulz, président du Parlement européen, Donald Tusk, président du Conseil européen et Laimtoda Straujuma, Première ministre de Lettonie dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne, a commencé sa visite par la chambre à gaz, où il a été le premier président à se recueillir, avant de monter jusqu’au camp pour évoquer le rôle de la transmission de la mémoire.
Des déportés de nombreux pays européens ont été internés au Struthof entre 1941 et 1944.
François Hollande a voulu faire de cette journée une cérémonie européenne. “Car ce qui s’est passé ici est une atrocité qui a été le fait d’Européens”, a déclaré le chef de l’Etat.
Deux stèles d’hommage aux victimes ont été dévoilées. “La connaissance de l’Histoire ne nous préserve pas du pire, le pire peut toujours se produire et c’est en le connaissant que nous pouvons le prévenir”, a déclaré le président de la République.
Le Struthof-Natzweiler, qui comprenait, outre le camp principal, une tentaculaire nébuleuse de camps annexes, fut le lieu de détention de quelque 52.000 déportés, en provenance de toute l’Europe, dont près de 22.000 périrent.
“L’antisémitisme et le racisme sont encore là et donc nous devons à travers cette cérémonie du Struthof agir pour protéger ceux qui peuvent en être encore aujourd’hui les victimes”, a rappelé François Hollande.