PARIS (EJP)—Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du Front National, a été convoqué par le tribunal de grande instance de Paris, pour avoir redit en avril 2015 que les chambres à gaz étaient ‘’un détail’ de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Le parquet, qui avait ouvert une enquête préliminaire juste après ces propos tenus sur BFMTV-RMC, a cité à comparaître Jean-Marie Le Pen pour contestation de crime contre l’humanité.
La date du procès, devant la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris, n’a pas encore été fixée.
Au journaliste Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait s’il regrettait d’avoir qualifié par le passé les chambres à gaz de ‘’détail’’, ce qui lui a déjà valu d’être condamné, Jean-Marie Le Pen avait répondu: ‘’Pas du tout. Ce que j’ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la guerre, à moins d’admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz’’.
Le journaliste l’avait alors relancé, demandant si ‘’des millions de morts’’ pouvaient être qualifiés de ‘’point de détail’’.
‘’C’est pas un million de morts, c’est les chambres à gaz’’, ‘’Moi je parle de choses précises. Je n’ai pas parlé de nombre de morts. J’ai parlé d’un système. J’ai dit que c’était un détail de l’histoire de la guerre’’, avait répondu Jean-Marie Le Pen, 87 ans.
Condamnés par sa fille Marine Le Pen qui lui a succédé à la tête du FN, ces propos, suivis d’une interview polémique dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, avaient entraîné une scission au sein du parti, entre marinistes et fidèles de Jean-Marie Le Pen.
Le numéro deux du FN, avait dénoncé une ‘’provocation parfaitement inutile». Jean-Marie Le Pen avait alors été suspendu du parti par le bureau politique, avant de retrouver sa place de président d’honneur début juillet, sur décision de justice.
La première des nombreuses sorties de Jean-Marie Le Pen sur le sujet remonte au 13 septembre 1987, sur l’antenne de RTL. Interrogé sur le négationnisme et l’utilisation par les nazis de chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale, le patron du FN avait répondu: ‘’Je n’ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire’’.
À l’époque il avait été condamné à verser 1,2 million de francs à 11 associations différentes. Depuis, il a notamment réitéré ces propos en 1997 en Allemagne, en 2008 au magazine Bretons, et en mars 2009 au Parlement européen.