PARIS (EJP)—Alors qu’il est attendu à Paris pour une visite officielle le 16 novembre, le président iranien a déclaré que ‘’l’État d’Israël n’était pas légitime’’.
Interviewé à Téhéran par France 2 et Europe 1, Rouhani a estimé qu’’’un vote sur le rétablissement du territoire d’avant 1948 devait être organisé parmi les réfugiés d’origine palestinienne’’.
‘’L’Iran a déclaré à plusieurs reprises ne pas reconnaître la légitimité de l’État d’Israël actuel. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas de relation avec cet État’’, a déclaré le président iranien décrit comme étant un ‘’modéré’’.
‘’Nous pensons que toutes les personnes qui étaient d’origine palestinienne et qui sont en errance à l’étranger doivent pouvoir tous revenir sur leurs terres. Il faut qu’il y ait des élections publiques sous la supervision des Nations unies et, quels qu’en soient les résultats, nous les accepterons’’, a-t-il ajouté.
Invité à préciser sa pensée, M. Rohani a déclaré qu’il ne parlait pas de deux États (un israélien et un palestinien vivant côte à côte), mais ‘’d’un seul’’.
‘’Nous disons que tout le monde doit se réunir pour voter sur l’ensemble du territoire palestinien tel qu’il était dans ses frontières d’avant 1948 (date de la création d’Israël ndlr) (…) Nous disons que tous les juifs, tous les musulmans, tous les chrétiens et toutes les personnes qui sont originaires de la Palestine et qui sont en errance doivent pouvoir revenir en Palestine’’, a-t-il ajouté.
Hassan Rouhani sera l’hôte du président François Hollande du 16 au 18 novembre.
En été dernier, dans la foulée des négociations sur le nucléaire iranien, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, en visite à Téhéran,avait remis au numéro un iranien une lettre d’invitation de François Hollande à se rendre en France en novembre. Hassan Rohani a par la suite annoncé qu’il acceptait cette invitation.
Au cours de son séjour, il prononcera un discours au siège de l’UNESCO.
De nombreuses organisations juives comptent protester contre la réception officielle du président iranien.
A l’appel de l’UPJF, l’Union des Patrons et Professionnels Juifs de France, une manifestation sera organisée à la veille de la visite à 15 heures sur le parvis des Droits de l’Homme place du Trocadéro.
Avant d’arriver à Paris, le président iranien devrait être reçu au Vatican par le pape François ainsi qu’à Rome par le Premier ministre italien Matteo Renzi et le président Sergio Mattarella.
‘’Hassan Rohani est un des chefs du terrorisme mondial. Il a en outre fait appeler par son bras droit à la destruction d’Israël lors d’une tribune à l’ONU et il est un des soutiens officieux de Daesh. Il est inadmissible que la France hisse des drapeaux iraniens en son honneur sur les Champs-Élysées’’, s’insurge Claude Barouch, de l’UPJF, à l’origine de la manifestation de protestation.
‘’Ce ne sont pas les motivations économiques ni les cent cinquante contrats signés par des entreprises françaises le mois dernier à Téhéran qui doit justifier que l’on bafoue le respect des Droits de l’Homme’’, souligne Claude Barouch.
Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives dee France (CRIF), Roger Cukierman, ‘’voir la France renouer avec l’Iran, un pays ennemis des Juifs, est inquiétant’’.
‘’De surcroît, l’Iran est un pays qui ne respecte pas une série de droits de l’homme élémentaires comme ceux liés à la place des femmes tant dans la société que dans l’espace privé. La République islamique applique la charia dans tous les domaines, en particulier dans le champ judiciaire et pénal, ce qui se traduit par la mise en place de sanctions d’un autre temps comme l’amputation pour vol ou encore la lapidation pour adultère. La ‘’realpolitik’’ suppose-t-elle de laisser passer ce constat ? Le développement économique vaut-il de telles compromissions ?’’.