ANVERS (EJP)—Le Forum des organisations juives, qui regroupe les associations juives en Flandre, a demandé mardi à rencontrer le nouveau ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) après la controverse suscitée par ses déclarations sur la collaboration.
“Nous pourrons ainsi entendre nous-mêmes le point de vue du ministre, non seulement sur la collaboration, mais également sur toutes les questions qui y sont liées”, a déclaré le président du Forum d’Anvers, Raphael Werner.
Dans une interview au quotidien La Libre, M. Jambon, qui est également vice-Premier ministre dans le nouveau gouvernement de centre-droit dirigé par Charles Michel, a déclaré : ‘’Je défie quiconque de trouver une phrase, un texte, où je défends la collaboration. La collaboration a été une erreur. Le mouvement flamand a été isolé pendant des dizaines d’années. Mais c’est plus facile à dire après. Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons. Moi, je ne vivais pas à cette époque-là’’.
Ses déclarations ont suscité de vives réactions. Le ministre, membre de la N-VA de Bart De Wever a regretté “l’interprétation incorrecte” qui aurait été faite de ses propos. “La collaboration a été une erreur. J’ai toujours été clair à ce sujet. A aucun moment je n’ai soutenu la collaboration de quelque manière que ce soit. On ne peut pas justifier la collaboration”, a-t-il dit.
Pour Raphael Werner, les déclarations faites dans l’interview “dépassent les bornes”, mais la réaction qui a suivi “donne un autre éclairage sur ces propos”.
Le Forum estime que la question de la collaboration est “très sensible” et demande un entretien avec le ministre “pour pouvoir éclaircir les choses. Nous pourrons ainsi entendre le point de vue du ministre, non seulement sur la collaboration mais également sur toutes les questions sensibles qui y sont liées”.
Selon Benoît Lutgen, président du parti d’opposition CDH les propos de M.Jambon sont ‘’inacceptables’’ de la part d’un ministre fédéral. “Je demande solennellement au Premier ministre qu’il condamne ces propos. Il ne peut être question de fait divers et il n’y a pas eu de bonne raison de collaborer avec les Allemands pendant la guerre. Je mets le Premier ministre face à ses responsabilités. On ne peut accepter qu’un ministre, vice-premier ministre de surcroît, tienne de tels propos”, a-t-il déclaré.