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Décès de Samuel Pisar, l’un des plus jeunes rescapés de la Shoah, à l’âge de 86 ans

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PARIS (EJP)—Samuel Pisar, l’un des plus jeunes rescapés de la Shoah, est décédé mardi à ll’âge de 86 ans à New York.

”Je suis triste. Quelle perte immense. Il a vécu l’horreur absolue et a réussi à sortir du néant et à devenir un homme admirable,” écrit Roger Cukierman, président du CRIF, qui a bien connu Samuel Pisar.

Avocat international, écrivain et ancien conseiller du président américain John Kennedy, Pisar est né Bialystok en Pologne où il grandit au sein d’une famille aisée et se familiarise avec le yiddish et le français.

En 1941, les nazis les déportent. Ses parents et sa sœur Frieda ne reviendront pas. Le jeune Samuel Pisar, il avait 13 ans quand il fut déporté, a survécu à près de trois ans d’enfer, après avoir connu les camps de Majdanek, Auschwitz, Sachsenhausen et Dachau.

Ce diplômé de la Sorbonne et de Harvard témoignera plus tard à propos de l’horreur qu’il a connue et supportée dans son livre autobiographique, Le sang de l’espoir.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il est retrouvé par un membre de sa famille et s’installe à Paris chez sa tante Barbara Pisar, épouse du futur correspondant du Figaro aux États-Unis, Léo Sauvage.

Il s’installe ensuite en Australie où il passe son diplôme d’avocat avant de rapidement gravir les échelons. Samuel Pisar rejoint l’équipe du président John Kennedy où il est conseiller en économie au Département d’État.

Déjà, il s’est spécialisé dans les relations Est Ouest. Devenu citoyen américain en 1961, il en tirera plusieurs livres dans les années 1970, parmi lesquels Les armes de la paix. Alors que la guerre froide fait rage, il milite pour la libération des Juifs de l’Union soviétique et pour la coexistence pacifique entre les deux blocs. En 1973, il rate de peu le prix Nobel de la paix.

En janvier 2012, à l’occasion de la célébration du 67e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, il avait déclaré: ”Nous, les derniers survivants de l’Holocauste, disparaissons les uns après les autres. Bientôt, l’Histoire va se mettre à parler, au mieux, avec la voix impersonnelle des chercheurs et des romanciers. Au pire, avec celle des négationnistes, des falsificateurs et des démagogues. La Journée internationale de commémoration pour les victimes est un lien vital dans la transmission de notre tragique héritage. Si nous échouons à lui donner collectivement et à bon escient la place qui lui revient dans la mémoire et dans l’éducation, au cœur des valeurs fondamentales de toutes les croyances, spirituelles ou séculières, les forces des ténèbres pourraient de nouveau revenir nous hanter”.

Dans un message, le président François Hollande a déclaré: “Pour que le sang versé devienne, selon ses mots, ‘le sang de l’espoir’, Samuel Pisar s’était voué à l’impérieuse obligation de transmettre ce qu’il avait vécu et dédié ainsi, son parcours hors du commun, à la mémoire de celles et de ceux passés par l’horreur des camps nazis.”

En juillet 1995, quand le président Jacques Chirac avait pour la première fois reconnu la responsabilité de la France dans les crimes commis sous le régime de Vichy, il avait cité Samuel Pisar en insistant sur le devoir de mémoire, “pour que le sang de l’holocauste devienne, selon le mot de Samuel Pisar, le ‘sang de l’espoir'”.

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