BRUXELLES (EJP)—Le Parti populaire européen (PPE, centre droit), malgré des pertes de sièges, reste le premier groupe politique du Parlement européen avec 212 sièges, selon les projections officielles au lendemain des élections dans les 28 pays de l’Union européenne.
Fort de cette majorité, son candidat au poste de président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker a fait valoir sa légitimité à revendiquer cette position. Mais le Social Démocrate allemand Martin Schultz n’a pas dit son dernier mot. Son groupe, le S&D, crédité de 193 sièges, ne renonce pas à former une majorité.
Si la gauche radicale gagne une dizaine de siège, et que le groupe libéral de Guy Verhofstadt en perd une douzaine, ce sont surtout les erosceptiques qui font bouger les lignes de l‘échiquier politique européen.
Les quatre partis pro-européens passent de 612 à 523 sièges alors que les différents partis europhobes, qui ne constituent pas un bloc homogène, compteraient au total plus de 140 députés.
Sur fond de stabilisation de la participation depuis 2009 (environ 43%), le vote populiste décolle dans la plupart des Etats membres de l’UE.
En France, où l’on élisait 74 eurodéputés ce dimanche, le Front national de Marine Le Pen est arrivé largement en tête avec 26% des suffrages.
Le parti, qui ne comptait que trois eurodéputés au Parlement européen en 2009, signe ainsi un record de représentativité au Parlement européen, s’adjugeant entre 23 et 25 sièges.
D’autres partis d’extrême-droite ont franchi la barre des 20% lors de ce scrutin européen, au Danemark ou en Autriche. Les partis xénophobes Aube Dorée (grèce) et Jobbik (Hongrie) font, eux, leur entrée leur entrée au Parlement.
En Grande-Bretagne, le parti anti-européen UKIP arrive en tête après sa percée aux élections locales, le 22 mai. Et en Italie, c’est le mouvement eurosceptique et anti-partis de Beppe Grillo, le Mouvement Cinq Etoiles, qui s’impose dans la vie politique. S’il arrive en deuxième position et loin derrière le Parti démocrate d’après les premières projections, il est toutefois crédité d’environ 22% des voix.
La Grèce, enfin, voit le parti de la gauche radicale grecque Syriza, qui a fait campagne contre l’austérité, arriver en tête des élections européennes, devançant Nouvelle Démocratie,le parti conservateur du Premier ministre Antonis Samaras.
Les partis au pouvoir l’emportent en Italie, mais aussi outre-Rhin. Les conservateurs allemands emmenés par Angela Merkel sont victorieux sur fond de progression des sociaux-démocrates du SPD ( 27,5%) et de poussée des eurosceptiques de l’AFD ( 6,5% des voix).
La participation au scrutin européen a augmenté en Allemagne, en Grèce et en France. La mobilisation dégringole en revanche en Slovaquie, qui enregistre le taux le plus bas des 28 à 13% contre 19,64% en 2009, ainsi qu’en Slovénie et en République Tchèque.
En Belgique et au Luxembourg où le vote est obligatoire, la participation atteint 90%.
En tout, près de 400 millions d‘électeurs européens ont été appelés à choisir les 751 députés qui les représenteront au parlement européen ces cinq prochaines années.