PARIS (EJP)—Le Sénat français examinera le 11 décembre prochain une proposition de résolution invitant le gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu’État. , a annoncé aujourd’hui le groupe Front de gauche de la haute assemblée.
Le texte, proposé par le groupe du Front de gauche et communiste et qui est non contraignant, “affirme solennellement son attachement au principe d’un État Palestinien viable, vivant en paix aux côtés de l’État d’Israël” et “exprime le souhait que la France reconnaisse l’Etat Palestinien souverain et démocratique”.
À l’Assemblée nationale, le groupe socialiste prépare également une proposition de résolution sur le même sujet qui devrait être examinée dans les prochaines semaines. Cette proposition invite également le gouvernement à reconnaître l’État palestinien. Dans une version provisoire de ce texte, débattue cette semaine par le groupe socialiste, “l’Assemblée invite le gouvernement français à faire de la reconnaissance de l’État de Palestine un instrument pour obtenir un règlement définitif du conflit”.
“Constatant les menaces pesant sur la solution des deux États, et notamment la poursuite illégale de la colonisation dans les territoires palestiniens qui mine la viabilité d’un futur État palestinien souverain”, le texte, rédigé par la présidente de la commission des Affaires étrangères Élisabeth Guigou, souligne “l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un État démocratique et souverain de Palestine, vivant en paix et en sécurité avec Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États”.
Le texte souligne que “la solution des deux États, promue avec constance par la France et l’Union européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine”.
Plusieurs députés socialistes, comme Armand Jung, président du groupe d’amitié France-Israël, ont fait part de leurs réserves.
Une réunion sur cette proposition a eu lieu au Quai d’Orsay, autour du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et en présence de sénateurs socialistes qui réfléchissent à une démarche similaire.
Le vote de l’Assemblée ou du Sénat ne vaudrait pas reconnaissance par le gouvernement, mais il serait forcément très symbolique après celui du Parlement britannique mi-octobre.
A la mi-octobre, Laurent Fabius avait déclaré que la France reconnaîtra l’État palestinien “le moment venu”, mais, avait-il ajouté cette décision doit être “utile à la paix” et non pas seulement “symbolique”.
‘’Jusqu’à présent l’idée qui a prévalu, c’est que la reconnaissance devait être liée à la négociation’’, avait-il dit. ‘Si celle-ci s’avère ‘’ impossible’’, avait-il poursuivi, ‘’je vous confirme que le moment venu il y aura bien une reconnaissance de l’Etat palestinien’’.
Il y a quelques jours, la Suède a reconnu officiellement un Etat palestinien, le premier pays membre de l’UE à le faire. Le mois dernier, le Parlement britannique avait voté une motion non contraignante en faveur de cette reconnaissance.