PARIS (EJP)—Annulée et repoussée en janvier dernier, à la suite de protestations émanant de vingt-deux pays arabes, une exposition retraçant 3.500 ans de relations entre les Juifs et la terre d’Israël a été inaugurée cette semaine à Paris au siège de l’UNESCO.
Réalisée par le Professeur Robert Wistrich, un expert de l’antisémitisme à l’Université hébraïque de Jérusalem, cette exposition est organisée par l’UNESCO en coopération avec le Centre Simon Wiesenthal, sous l’égide du Canada, des États-Unis, d’Israël,et de la République du Monténégro.
Elle se tient jusqu’au 20 juin.
“Le Peuple, le Livre, la Terre : la relation de 3.500 ans entre le peuple juif et la terre d’Israël” devait se tenir entre le 21 et le 30 janvier derniers au siège parisien de l’ Organisation des Nations unies pour l’éducation , la science et la culture mais vingt-deux pays arabes adressèrent une lettre à la secrétaire générale de l’UNESCO, Irina Bokova, pour lui demander de ne pas tenir cette exposition car, affirmaient-ils alors, elle pourrait nuire aux négociations de paix entre Israël et les Palestiniens.
L’UNESCO se plia aux demandes et repoussa l’exposition à une date ultérieure, laissant craindre qu’elle soit purement et simplement annulée.
Elle a finalement été organisée mais avec un titre où le mot ‘’Israël’’ a été retiré : “Le Peuple, le Livre, la Terre : 3 500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre Sainte”.
L’exposition, indique l’UNESCO, ‘’raconte l’histoire du peuple juif au Moyen-Orient, depuis les temps bibliques jusqu’à nos jours. Des textes explicatifs, illustrations et citations de figures historiques retraçant cette histoire émerge le portrait d’une étonnante diversité, résultat d’un brassage de cultures et de peuples au cours des millénaires’’.
Elle se compose de 24 panneaux d’environ 800 mots chacun.
Quelque trois cent personnes ont assisté à l’inauguration de l’exposition, mercredi dernier, en présence de la secrétaire générale de l’UNESCO et du rabbin Marvin Hier, fondateur du Centre Simon Wiesenthal.
L’exposition pourrait devenir itinérante. ‘’Parce que l’UNESCO a une influence dans de nombreux pays, en particulier dans les pays du Tiers monde et les continents comme l’Asie et l’Afrique’’, a expliqué le Prof. Wistrich.
Le Centre Simon Wiesenthal a le projet de l’organiser au Parlement européen à Bruxelles, au Congrès américain à Washington DC, au siège des Nations Unies à New York et dans des églises, des synagogues, des écoles, des centres culturels et autres lieux en occident.
‘’On espère que cette exposition trouvera son chemin dans les capitales du monde’’, a déclaré le rabbin Abraham Cooper, doyen associé du centre, en ajoutant que même les Israéliens pourraient aussi avoir besoin d’une leçon d’histoire. ‘’Nous avons besoin d’une telle exposition en Israël. Une grande partie de cette période de l’histoire juive, sur cette terre, est inconnue’’.