JERUSALEM/STOCKHOLM (EJP)—Israël a critiqué la décision du nouveau Premier ministre suédois Stefan Lofven de reconnaître “l’Etat de Palestine”, une première pour un pays membre de l’Union européenne.
L’ambassadeur de Suède en Israël, Carl Magnus Nesser, “sera invité à en discuter au ministère des Affaires étrangères”, selon le porte-parole du ministère, Emmanuel Nachson.
“Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a regretté les déclarations hâtives faites par le nouveau Premier ministre (suédois) sur une reconnaissance par la Suède d’un Etat palestinien, avant même apparemment qu’il n’ait eu le temps d’étudier la question en profondeur”, a réagi le porte-parole dans un communiqué.
“Le Premier ministre Lofven doit comprendre qu’aucune déclaration ou action par une partie externe ne peut se substituer à des négociations directes entre les deux parties” israélienne et palestinienne, a-t-il poursuivi.
Le nouveau gouvernement suédois, qui allie sociaux-démocrates et Verts, a décidé de prendre ses distances avec la diplomatie traditionnelle de la Suède.
Dans son discours de politique générale devant le parlement suédois vendredi, M. Lofven, qui a remporté le mois dernier les élections générales en Suède, a indiqué qu'”une solution à deux Etats suppose une reconnaissance mutuelle et la volonté d’une coexistence pacifique. C’est pourquoi la Suède va reconnaître l’Etat de Palestine”. Cela doit se faire dans le respect “des exigences légitimes à la fois des Palestiniens et des Israéliens quant à leur autodétermination et leur sécurité”, a-t-il précisé.
Les Etats-Unis ont jugé la décision suédoise “prématurée”. Les Etats-Unis ont pour leur part prévenu que toute “reconnaissance internationale d’un Etat palestinien” était “prématurée”. La porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki a réaffirmé le “soutien” de Washington au principe d’un “Etat palestinien”, mais par le biais d’un processus de paix, d’une “solution négociée” et de “reconnaissance mutuelle” entre Palestiniens et Israël. “Ce sont les parties qui doivent vouloir et pouvoir aller de l’avant”, a-t-elle plaidé.