PARIS (EJP)—Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a déploré le vote la semaine dernière de la France sur la résolution de l’UNESCO qui nie le lien historique entre le peuple juif et Jérusalem.
24 pays ont voté en faveur de la résolution, proposée par des pays arabes au comité exécutif de l’UNESCO à Paris, 6 ont voté contre et 26 pays se sont abstenues dont la France, l’Italie et l’Espagne.
‘’’Tout en prenant acte de l’évolution de la position française qui a fait le choix de l’abstention, le CRIF déplore que notre pays ait manqué une nouvelle fois l’opportunité et le courage de s’exprimer clairement sur la réalité historique du caractère juif de Jérusalem’’, dit le CRIF dans un communiqué.
Il souligne qu’’’il est urgent et nécessaire que la France sorte de cette ambiguïté vécue douloureusement par les Juifs de France’’.
Le CRIF salue la fermeté des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de l’Estonie, de la Lituanie et de l’Allemagne, qui se sont opposés à la résolution niant le caractère juif de Jérusalem.
Le CRIF constate qu’’’aucun pays européen n’a apporté sa voix à cette odieuse résolution et que seuls 24 pays, sur les 58 qui composent le comité exécutif, dont la totalité des pays arabes ou musulmans, ont voté ce texte qui s’inscrit une nouvelle fois dans la falsification historique concernant Jérusalem et le peuple juif’’.
Si cette fois le texte reconnait explicitement l’importance de Jérusalem pour les trois religions monothéistes, il stipule néanmopins que le Mont du Temple n’est un lieu sacré que pour les Musulmans. L’esplanade n’y est d’ailleurs mentionnée que par son nom musulman ‘’la mosquée d’Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif’’.
Au lendemain du vote, le ministre israélien de l’Education, Naftali Bennett, a accusé l’UNESCO d’apporter un ‘’soutien immédiat au terrorisme islamiste’’ et a annoncé la suspension par Israël de toutes ses activités professionnelles avec l’organisation des Nations Unies chargée de l’éducation et de la culture.
En avril dernier, une résolution similaire avait été adoptée avec l’appui de 33 Etats dont la France, ce qui avait provoqué une crise diplomatique entre Israël et la France. Le Président français, François Hollande, ainsi que le Premier ministre, Manuel Valls, avaient par la suite regretté ce vote et promis que la France ne soutiendrait plus de telles résolutions.
Meyer Habib, député français de la 8ème circonscription des Français de l’étranger, a dénoncé le manquement de la France à sa parole : ‘’La France a manqué une nouvelle occasion de marquer sa fermeté et sa crédibilité ce qui ne manquera pas de nous affaiblir sur la scène moyen-orientale’’, a-t-il dit.
Il a ajouté : ‘’Cette position tiède et indéterminée est très décevante face à un texte ignominieux, qui falsifie – une fois encore ! – l’Histoire de la manière la plus crasse et cède aux pressions des tenants d’un terrorisme intellectuel et diplomatique mené par l’Autorité palestinienne et de nombreux Etats arabes’’.
Le juriste et journaliste israélien Ben-Dror Yemini avait déclaré que ce nouveau vote serait l’occasion pour la France de faire entendre une voix morale et de proclamer la vérité historique.
Aujourd’hui, face à l’abstention française, il pose une question inquiétante : ‘’Combien de temps encore une Diaspora et des institutions religieuses juives pourront-elles se maintenir dans un pays qui nie jusqu’à l’existence même de ce lien entre le judaïsme et le centre mondial incarné de la spiritualité et de l’histoire juive depuis plusieurs millénaires?’’.