PARIS (EJP)—Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) estime que le projet de résolution en faveur d’une reconaissance par la France d’un Etat palesti,nioen, qui oit être discuté et voté le 28 novembre à l’Assemblée nationale, constitue une ‘’erreur politique et diplomatique’’ et appelle les parlementaires ”à ne pas la voter”.
Les groupes les Verts au Sénat et les Socialistes à l’Assemblée Nationale ont présenté cette proposition de résolution. Son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale du vendredi 28 novembre a été décidée mercredi par la conférence des présidents de l’Assemblée, qui regroupe notamment les chefs de file des groupes politiques autour de Claude Bartolone, président de l’Assemblée. Le débat sur ce texte interviendra quelques jours avant le vote au Sénat, le 11 décembre, d’une résolution identique
Tout en rappelant, dans un communiqué, son ‘’engagement en faveur d’une paix entre israéliens et palestiniens, fondée sur le principe de deux états vivant en sécurité’’, le CRIF considère cependant que ce projet de résolution ‘’ne respecte pas l’esprit des accords d’Oslo qui encourage le principe de la négociation directe entre les parties’’.
Selon Roger Cukierman, président du CRIF, ‘’cette résolution n’est pas de nature à favoriser l’avènement de la paix entre Israël et les palestiniens. Elle risque d’engendrer de nouvelles tensions sur le terrain. Si elle était votée et portée par le gouvernement, elle remettrait en cause la position et la vocation d’arbitre de la France entre Israéliens et Palestiniens.”
Le texte de la résolution ne fait cependant pas l’unanimité au sein des Socialistes.
Les députés PS les plus proches d’Israël, comme Armand Jung, président du groupe d’amitié France-Israël, voudraient des formules sur la reconnaissance d’Israël par le Hamas ou la condamnation des attentats actuels.
Dans la version actuelle de la proposition de résolution, “l’Assemblée invite le gouvernement français à reconnaître l’Etat de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit”.
Le texte reconnaît “l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un Etat démocratique et souverain de Palestine, vivant en paix et en sécurité avec Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux Etats, réciproquement reconnus”.
Il souligne aussi que “la solution des deux Etats, promue avec constance par la France et l’Union européenne, suppose que la reconnaissance de l’Etat de Palestine aux côtés de celui d’Israël”.
Le vote de l’Assemblée ou du Sénat ne lierait néanmoins pas le gouvernement français mais il serait forcément très symbolique après celui du Parlement britannique mi-octobre et alors que la Suède a été le mois dernier le premier pays de l’Union européenne à reconnaître un Etat palestinien.
Il y aura “à un moment – c’est une évidence – reconnaissance de l’Etat palestinien par la France”, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. “La question, c’est quand et comment? Car il faut que cette reconnaissance soit utile aux efforts pour sortir de l’impasse et contribuer à un règlement définitif du conflit”, a-t-il ajouté.