PARIS (EJP)—Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) ont critiqué l’’’oubli’’ de la mention des victimes juives des attentats en France dans une tribune d’une trentaine de personnalités musulmanes françaises issues de la société civile publiée dans le Journal du Dimanche.
Dans ce texte, ces personnalités affirment leur engagement dans le combat contre l’islamisme radical et souhaitent une refondation de l’islam de France.
‘’Si cette mobilisation est salutaire et représente une voix importante dans la bataille contre l’islam radical, le CRIF note avec inquiétude que cette tribune démarre par une liste des principales victimes récentes du terrorisme (caricaturistes, policiers, jeunes du 13 novembre, familles du 14 juillet, prêtre de Saint-Etienne du Rouvray…) mais occulte dans cette liste l’attentat de l’Hypercacher et ses victimes juives, comme elle oublie celui contre l’école Ozar Hatorah de Toulouse en 2012,’’ souligne le CRIF dans un communiqué.
Pour le CRIF, ‘’cet oubli est unaffront à la mémoire des huit victimes de ces deux attentats, qui ont été ciblées par le terrorisme parce que Juifs’’.
‘’Mais, au-delà, cette mémoire sélective empêche surtout de comprendre toutes les dimensions du terrorisme islamiste auxquelles la France est aujourd’hui confrontée.’’
Le président du CRIF, Francis Kalifat, demande aux auteurs de cette tribune d’’apporter la clarification nécessaire sous peine d’entacher l’utilité de leur démarche’’.
Dans l’appel intitulé ‘’ Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités’’, les personnalités se disent ‘’ concernés par l’impuissance de l’organisation actuelle de l’islam de France, qui n’a aucune prise sur les événements’’.
L’UEJF ‘’s’alarme de l’effacement du problème de l’antisémitisme’’ dans l’appel.
‘’Si je ne doute pas des bonnes intentions des auteurs de cet appel, je ne m’explique pas leur indifférence face à l’antisémitisme, qui est pourtant une composante essentielle de l’islamisme radical’’, affirme le président de l’UEJF, Sacha Reingewirtz, dans un communiqué.