Les milieux diplomatiques israéliens ont exprimé leur déception à la suite des déclarations du ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, qui a affirmé que l’Autriche rejetterait une annexion unilatérale par Israël de la Cisjordanie “parce qu’une expansion unilatérale de son propre territoire viole le droit international’’.
L’Autriche est l’un des alliés les plus fidèles d’Israël au sein de l’Union européenne.
“L’expansion unilatérale du territoire est contraire au droit international et à de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies depuis 1967”, a déclaré Schallenberg au quotidien Die Presse.
“Il n’y a aucun doute sur la position de l’Autriche concernant l’annexion”, a déclaré le ministre, ajoutant qu’il avait clairement fait connaître la position de son pays au nouveau ministre israélien des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi.
La déclaration de Schallenberg est intervenue malgré le fait que l’Autriche ait bloqué le mois dernier une déclaration sur la question qui devait être publiée par les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.
Le 18 mai, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a publié sa propre déclaration contenant un avertissement à Israël contre toute annexion parce qu’il n’y avait pas de consensus à ce sujet entre les 27 États membres de l’UE, apparemment en raison de l’opposition de l’Autriche, de la Hongrie et d’autres États membres.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré la semaine dernière qu’il avait fixé la date du 1er juillet à laquelle Israël étendra sa souveraineté sur les communautés de Judée-Samarie (Cisjordanie) et la vallée du Jourdain.
Cette décision serait coordonnée avec les États-Unis, conformément au plan pour la paix au Moyen-Orient que le président Trump a dévoilé en janvier dernier, qui a approuvé l’extension de la souveraineté israélienne à environ 30% de la Cisjordanie.
Un autre ministre des Affaires étrangères de l’un des alliés d’Israël au sein de l’UE a également fait des déclarations contre le plan d’annexion unilatérale. Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Tomáš Petříček, a publié samedi un éditorial dans le quotidien Pravo, avec le ministre de la Culture Lubomír Zaorálek et le député Karel Schwarzenberg, affirmant la forte alliance de leur pays avec Israël mais affirmant que le plan d’annexion du nouveau gouvernement n’était pas seulement ‘’un violation grave et inacceptable du droit international’’ mais aussi ‘’soulève de sérieuses questions sur l’avenir d’Israël en tant que démocratie’’.
Mais l’éditorial a attiré les critiques du Premier ministre Andrej Babis qui a dit qu’il n’était pas consulté avant sa publication.
Le président tchèque Milos Zeman a lui publié une déclaration dénonçant l’opinion du ministre comme perturbant les relations de Prague avec Jérusalem et Washington.
“Cet article nie la politique étrangère actuelle de la République tchèque envers l’État d’Israël”, a déclaré le porte-parole du président Jiří Ovčáček.