STRASBOURG (EJP)—Le Parlement européen a adopté à une large majorité un amendement au rapport sur la stratégie européenne à l’égard de l’Iran après l’accord sur le nucléaire.
Le nouveau texte pallie désormais les lacunes du rapport initial qui ne condamnait ni la propagande antisémite de l’Iran, ni le déni de l’Holocauste, ni les appels répétés à la destruction d’Israël.
L’amendement proposé par la parlementaire libérale hollandaise Maritje Schaake stipule que le Parlement européen ‘’condamne fermement les appels répétés du gouvernement iranien à la destruction d’Israël et la politique négationniste du régime à l’égard de l’Holocauste’’. En outre, il condamne explicitement les violations des droits de l’homme en Iran, en particulier la peine de mort.
Le projet de résolution a été adopté par 590 voix pour, 67 contre et 37 abstentions.
Le rapport, intitulé ‘’La stratégie de l’UE à l’égard de l’Iran suite à l’accord sur le nucléaire’’ avait été rédigé par Richard Howitt, membre britannique du groupe socialiste.
Au fur et à mesure des négociations entre les différents groupes politiques, le texte a été quelque peu amélioré puisqu’il traite désormais des violations des droits de l’homme en Iran, des agressions extérieures et du soutien du régime à des organisations terroristes, comme le Hezbollah.
‘’Le texte défend la souveraineté et la non-ingérence dans l’ensemble des pays du Moyen Orient et prône le respect de la paix et de la sécurité en Israël et en Palestine, l’arrêt de financements à la branche militaire du Hezbollah ainsi que le respect des Juifs et des minorités religieuses en Iran’’, a répondu M. Howitt face aux critiques lors du débat en session plénière du Parlement européen, à Strasbourg.
Le groupe politique d’extrême gauche, le GUE (Gauche unitaire européenne), a essayé dans une tentative de dernière minute de faire supprimer la référence au Hezbollah, mais sa demande a été rejetée.
Certains députés avaient fustigé le premier projet de résolution d’Howitt, estimant qu’il laissait la porte ouverte aux violations des droits de l’homme en Iran, au soutien du régime iranien à Assad et aux organisations terroristes.
Le parlementaire européen suédois Lars Adaktusson a fait savoir à l’assemblée que l’ambassade d’Iran à Bruxelles avait exprimé sa profonde satisfaction à l’égard du texte initial et l’avait exhorté, lui et d’autres députés, à voter en faveur de la résolution.
‘’Cet accord doit être adopté pour sa dimension pragmatique. Le rejeter fera immanquablement le jeu de la ligne dure du régime’’, avait averti Charles Tannock, au nom du groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR), avant d’ajouter : ‘’L’adopter ne veut pas dire que nous en avons terminé’’.
S’exprimant au nom du Groupe du Parti populaire européen (PPE), le député européen allemand Elmar Brok a déclaré : ‘’Toute la communauté internationale veut cet accord. L’Iran doit être réintégré dans la communauté internationale ‘’.
Selon Daniel Schwammenthal, Directeur du Bureau européen de l’American Jewish Committee, l’adoption de cet amendement est bienvenue. ‘’En dénonçant clairement les politiques antisémites de Téhéran et les menaces à l’encontre d’Israël, le Parlement européen a corrigé, avec une grande majorité, l’un des défauts les plus patents de la résolution’’, a-t-il dit dans un communiqué.
Il a ajouté : ‘’Malheureusement, une autre modification cruciale portant notamment sur la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et la fin de l’usage systématique de la torture a été rejetée’’.
‘’Il est triste de constater que certains députés aient préféré s’en tenir à la feuille de route habituelle avec Téhéran, choisissant d’ignorer ou de faire l’impasse sur les crimes atroces commis par le régime à l’encontre de ses citoyens et des habitants de la régions’’.
Le rapport prône le rétablissement des relations politiques et économiques entre l’UE et l’Iran, en renforçant les échanges commerciaux, appelle l’UE à œuvrer pour apaiser les tensions entre Téhéran et Riyad et pour ouvrir une ambassade de l’UE à Téhéran.
Il stipule que l’accord sur le nucléaire iranien a ‘’ouvert la voie à une grande avancée politique, indispensable pour mettre un terme aux bains de sang en Syrie et au Yémen’’.