PARIS (EJP)—Le Premier ministre français Manuel Valls a condamné “toutes les campagnes” de boycott visant les produits israéliens.
“Je vous le dis ici de la manière la plus claire: nous condamnons toutes les campagnes de boycott à l’égard des produits israéliens”, a déclaré M. Valls à l’Assemblée nationale, en réponse à une question du député UDI Meyer Habib sur les campagnes anti-israéliennes du mouvement BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions). Dans sa question, le député avait dénoncé le soutien d’”élus de la majorité”, “y compris socialistes” à BDS .
“Le boycott crée un climat de haine en France. A-t-on oublié qu’en janvier c’est un Hyper Cacher que Coulibaly a pris pour cible ? On stigmatise avant de tuer”, a ajouté l’élu.
La Cour de cassation avait confirmé en octobre un jugement condamnant des activistes du BDS qui avaient appelé au boycott des produits israéliens. M. Habib déplorait dans sa question que des appels au boycott perdurent en France.
“Il n’y a aucun sens à ces campagnes et donc le gouvernement français de ce point de vue là est très clair”, a dit le Premier ministre, assurant que son gouvernement prendrait “toutes les mesures nécessaires pour condamner ces campagnes”.
Pour le Premier ministre “il y a trop souvent dans un certain nombre d’initiatives la volonté, derrière, de confondre critique légitime de la politique de l’Etat d’Israël avec l’antisionisme et l’antisionisme qui bascule dans l’antisémitisme”.
‘’Israël est une démocratie et lutte contre le terrorisme. Je n’ai rien à redire à cela. Il y a d’autres débats et ils ont eu lieu dans cette assemblée’’, a déclaré le Premier ministre, rappelant la position française sur le conflit israélo-palestinien: condamnation de la colonisation, nécessité impérative d’un dialogue, deux Etats vivant côte à côte avec des frontières reconnues.
Par contre M.Valls a éludé quelque peu la question de M. Habib sur l’étiquetage des produits israéliens en provenance de Judée-Samarie (la Cisjordanie), une mesure adoptée récemment par la Commission européenne et décriée comme étant ‘’discriminatoire et politique’’ par Israël. ‘’Il s’agit d’une mesure prise par l’Union européenne,’’ a déclaré le Premier ministre sans la commenter.
En représailles à la mesure européenne, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a ordonné la suspension des contacts diplomatiques avec les institutions et les représentants de l’Union européenne au sujet du règlement du conflit avec les Palestiniens.