BRUXELLES (EJP)—L’ambassadeur de Belgique en Israël John Cornet d’Elzius a indiqué que l’opérateur téléphonique du centre de crise du ministère belge de l’Intérieur qui avait expliqué qu’’’Israël n’existe pas’’, a été “écarté”.
“Nous sommes évidemment choqués et la personne a été écartée. Au-delà de cet incident, il y a 100 personnes qui se sont dévouées des heures et des heures dans ce centre de crise. Il s’agit d’une personne sur une centaine, je ne voudrais pas que l’ensemble du centre de crise soit réprouvé”, a déclaré l’ambassadeur à i24news.
“Je ne sais pas encore si des poursuites vont être engagées mais ce que je peux vous dire c’est qu’il (l’opérateur téléphonique, ndlr) ne travaille plus au centre de crise et qu’il a été écarté de ses fonctions. Cela prouve combien nous avons pris la chose au sérieux et combien nous sommes indignés par cette attitude”, a-t-il ajouté.
L’opérateur de la hotline fédérale belge mise en place après les attentats terroristes du 23 mars à Bruxelles a dit à un appelant juif qu’Israël n’existe pas et l’a en fait appelé la Palestine.
L’appel a été enregistré et le fichier audio a été posté sur le site web de Joods Actueel, une publication juive d’Anvers.
Dans ce document, un homme qui se présentait en tant que bénévole pour le Comité de la coordination juive d’Anvers a expliqué à l’opérateur en flamand qu’il appelait au nom de deux personnes juives qui ont été blessées dans les attentats du 22 mars à Bruxelles et qui souhaitaient sortir de l’hôpital car ils sont ‘’ prêts à être transportés en Israël’’. L’appelant a demandé plus de détails au sujet de la procédure à suivre.
Au moins 31 personnes sont mortes dans une série d’attentats-suicide à l’aéroport de Bruxelles et dans une station de métro dans le centre de la ville, qui ont été revendiqués par le groupe terroriste Etat islamique.
Dans l’enregistrement, l’opérateur, qui s’est présenté par son prénom Zakharia, lui répond : ‘’ Cela aurait dû être… Vous voyez… rentrer en Palestine’’. L’appelant juive a insisté : ‘’non pas la Palestine, Israël’’, déclenchant une autre correction par l’opérateur, qui lui a répliqué : « oui, mais c’était avant la Palestine, bien sûr ». Il a également dit à propos d’Israël : « c’est appelé la Palestine, monsieur ».
Lorsqu’on lui a demandé son nom, l’opérateur a déclaré qu’il était Zakharia mais a refusé de donner son nom de famille.
Lorsque son interlocuteur a contesté ses remarques sur Israël, l’opérateur lui a répondu : ‘’ je sais que les Juifs sont allés là-bas, que la Palestine les a reçus et qu’il y a eu une guerre entre Israël et la Palestine, bien sûr. Et l’occupation … c’est ce qui est aux informations bien sûr’’.
Voici la traduction de la conversation (qui s’est faite en néerlandais):
XXX: Bonjour. Je m’appelle XXX et suis bénévole au Comité de coordination de la communauté juive d’Anvers. Je vous contacte au sujet de deux personnes qui ont été blessées lors de l’attentat à l’aéroport.
Centre de crise: Je vous écoute monsieur.
XXX: Ces deux personnes vont être rapatriées vers Israël. Nos bénévoles se chargent de toutes les démarches. L’hôpital nous a informés qu’elles ont besoin de documents délivrés par la police. L.information est-elle exacte et, le cas échéant, à qui devrons-nous nous adresser? Pouvez-vous me renseigner?
Centre de crise: C’est exact. Voyons. Donc ces personnes vont être rapatriées en Palestine..
XXX: Pas en Palestine. En Israël.
Centre de crise: D’accord, mais avant c’était la Palestine. C’est clair.
XXX: Pouvez-vous répéter le nom?
Centre de crise: La Palestine.
XXX: Pouvez-vous me communiquer votre nom s.v.p?
Centre de crise: Zakaria.
XXX: Et vous ne connaissez que la Palestine?
Centre de crise: Comment?
XXX: Vous ne connaissez pas Israël, seulement la Palestine?
Centre de crise: Je sais que les Juifs y sont allés, qu’ils se sont installés en Palestine et qu’il y a eu une guerre entre Israël et la Palestine. Et il y a l’occupation – c’est ce qu’on nous dit dans les nouvelles.
XXX: Pouvez-vous m’aider et répondre à la questions que je vous ai posée, ou pas?
Centre de crise: Bien entendu. Donc ces personnes vont en Palestine et vous voulez savoir qui peut leur délivrer une attestation. Voilà, c’est noté.
XXX: Pouvez-vous répéter votre nom. Je n’ai pas bien compris.
Centre de crise: Zakaria
XXX: Zakaria?
Centre de crise: C’est exact.
XXX: Zakaria? Et votre patronyme?
Centre de crise: Je ne suis pas obligé de vous le donner
XXX: D’accord. Merci beaucoup.
Centre de crise: Je vous en prise. Au revoir.
Par ailleurs, des gens parlant arabe ou portant des costumes traditionnels musulmans, ont détruit, caché ou enlevé des drapeaux israéliens placés dans un espace commémoratif improvisé mis en place pour les victimes de l’attaque sur la Place de la Bourse, dans le centre de Bruxelles.