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Lors du dîner du Crif, la Première ministre française Elisabeth Borne évoque l’arrestation de sa famille par la Gestapo.

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Le dîner du Crif, l’organe représentatif des institutions juives françaises, se déroule chaque année à Paris en présence de personnalités politiques, religieuses, ambassadeurs, syndicalistes, artistes…..

La Première ministre française Elisabeth Borne a consacré de longs moments de son émouvant discours au dîner annuel du Crif, l’organe représentatif des institutions juives françaises, aux déportés, dont plusieurs membres de sa famille et notamment son père.

Son père, Joseph Bornstein, fils de Zelig Bornstein originaire de Łuków (Pologne), réfugié juif apatride, est né en Belgique, puis s’est réfugié en France au début de la Seconde Guerre mondiale. Actif dans la Résistance française, il a été déporté, mais a survécu au camp de concentration d’Auschwitz et à la marche de la mort.

La Première ministre a évoqué le suicide de son père, près de 30 ans après avoir survécu à Auschwitz. Elle avait 11 ans.

“Ce jour-là, avec mon grand-père et mes oncles, il a été arrêté par la Gestapo. Puis sont venus les wagons plombés, les ordres, les coups, les humiliations. Drancy, Auschwitz. Ils étaient 1 250 au départ. Six sont revenus”, dit-elle ;

Parmi les survivants, “certains ont réussi à garder le goût de l’espoir et la foi en la vie. D’autres n’y sont pas parvenus. Je ne le sais que trop bien”, a-t-elle poursuivi. Elle a également raconté que “dans les mois qui ont suivi son retour des camps, (son) père avait commencé à parler, jusqu’à ce qu’on lui dise qu’il valait mieux se taire. “Certaines personnes voulaient mettre une chape de silence sur le passé”, a-t-elle ajouté, confiant que ce qui s’était “passé là-bas”, son père le lui avait “écrit en deux lettres”.

Mme Borne s’est adressée à un public de près d’un millier d’invités, dont des hommes politiques, des ambassadeurs, des responsables religieux, des syndicalistes, des artistes… réunis au Carrousel du Louvre à Paris.

Le Premier ministre a appelé à “combattre, de toutes nos forces, l’antisémitisme, partout où il se manifeste, partout où il frappe, partout où il se cache”.

Elisabeth Borne a rappelé son souhait que “chaque élève de France” effectue “au moins une visite dans un lieu de mémoire au cours de sa scolarité”, ce qui est l’une des mesures du plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations pour les années 2023-2026. Ce plan a été présenté il y a trois semaines.

Elle a également indiqué “qu’au cours de l’année 2022, le nombre d’actes antisémites a diminué de plus d’un quart par rapport à 2021”. Une allusion au décompte récemment publié par le Crif, basé sur les données du Service de protection de la communauté juive (SPCJ).

“C’est un progrès”, a-t-elle déclaré, tout en appelant à “poursuivre l’action”. Concrètement, elle a rappelé les mesures pour aider les victimes à porter plainte. Et plaidé pour la mise en place d’un “dispositif unique”, capable d’assurer à la fois le retrait des contenus en ligne illicites à caractère haineux et leur traitement judiciaire.

Le président du Crif, Yonathan Arfi, dans son discours, a rappelé le rôle de l’éducation dans la lutte “contre la haine”. “L’antisémitisme prend aussi de nouveaux visages”, a-t-il dit, citant notamment “l’islamisme”, “les discours conspirationnistes” et “la haine d’Israël”. Pour lui, la société a, non pas “une obligation de moyens mais une obligation de résultat”.

 

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