BRUXELLES (EJP)—L’Union européenne a salué la constitution d’un gouvernement palestinien ‘’de consensus national’’ qui, dit-elle, ‘’constitue une étape importante dans le processus de réconciliation palestinien’’.
‘’Nous prenons note de la création d’un gouvernement palestinien de consensus national dirigé par le Premier ministre (Rami) Hamdallah. C’est une étape importante dans le processus de réconciliation palestinien’’, indique l’UE dans une déclaration publiée mardi par la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton.
L’UE salue la nomination ‘’de personnalités indépendantes’’ au sein de ce gouvernement et des déclarations du président Mahmoud Abbas sur l’engagement du gouvernement à respecter ‘’le principe de deux Etats, sur la base des frontières de 1967, la reconnaissance du droit légitime d’Israël à exister, la non-violence et le respect des accords antérieurs’’, ajoute la déclaration qui souligne que ‘’le soutien de l’UE à ce nouveau gouvernement palestinien sera basé sur son adhésion à ces politiques et engagements’’.
‘’ Le processus de réconciliation palestinien fait face à de nombreux défis, mais crée également de nouvelles opportunités pour le processus de paix, pour le renouveau démocratique et pour le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie’’, ajoute l’UE.
La veille de la publication de la déclaration européenne, les Etats-Unis, par la voix du département d’Etat avaient annoncé leur intention de travailler avec le nouveau gouvernement palestinien soutenu par le Fatah mais aussi par le mouvement islamiste Hamas à Gaza qui figure sur la liste des organisations terroristes tant aux Etats-Unis que dans l’Union européenne.
Israël s’est déclaré “profondément déçu” de la décision américaine. “Nous sommes profondément déçus par les commentaires du département d’Etat concernant le gouvernement d’union palestinien. Ce gouvernement palestinien est un gouvernement soutenu par le Hamas qui est une organisation terroriste déterminée à la destruction d’Israël”, a indiqué un responsable gouvernemental sous couvert d’anonymat.
Ces derniers jours, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait prié la communauté internationale de ‘’ne pas se précipiter pour reconnaître un gouvernement palestinien dont le Hamas serait membre à part entière’’.
«La naïveté américaine a battu tous les records’’, a dénoncé Gilad Erdan, ministre des Communications. ‘’Toute collaboration avec le Hamas, qui tue des femmes et des enfants, est inacceptable’’, a-t-il dit.
Le ministre des Affaires stratégiques, Yuval Steinitz, a dénoncé mardi le ‘’double langage’’. ‘’Je ne comprends pas le message américain, a-t-il dit. Il n’est pas possible de présenter en privé ce gouvernement comme celui du Hamas et le qualifier ensuite publiquement de gouvernement de technocrates’’.
La France s’est aussi dite prête à travailler sous conditions avec le nouveau gouvernement palestinien d’union nationale qui a prêté serment lundi.
‘’La France est prête à travailler avec un gouvernement de l’Autorité palestinienne dès lors qu’il refuse le recours à la violence, s’engage en faveur du processus de paix et respecte les accords conclus, ce qui implique la reconnaissance d’Israël’’, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal.