Mehdi Nemmouche craint d’être extradé vers Israël

PARIS (EJP)—Mehdi Nemmouche, le suspect de la tuerie du Musée juif  à Bruxelles, qui a fait quatre morts le 24 mai, craint d’être extradé de Belgique vers Israël, deux de ses victimes étant des ressortissantes de ce pays, a indiqué son avocat jeudi.

Nemmouche a comparu devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles qui examinait la demande de remise du Franco-algérien aux autorités belges, sur base d’un mandat d’arrêt européen, une procédure qui facilite grandement les demandes de remises d’une personne formulées par un autre État membre de l’Union.

La cour a mis sa décision en délibéré au 26 juin.

Lors d’une audience précédente, l’avocat de Nemmouche, Apolin Pepiezep, avait fait valoir que son client étant ‘’Français, et qu’il est né en France’’, souhaitait être jugé en France.

Nemmouche avait été interpellé le 30 mai à Marseille dans un car en provenance d’Amsterdam en possession d’armes similaires à celles de la tuerie.

Cete fois il a apparemment changé de ligne de défense. Lors de l’audience de près de 45 minutes jeudi, Nemmouche a déclaré qu’il ne s’opposerait pas à sa remise aux autorités belges, à condition que la Belgique certifie qu’elle ne le remettrait pas à un pays tiers.

Le tueur présumé craint d’être ensuite à nouveau extradé de Belgique, cette fois vers Israël. Un couple de touristes israéliens, Emmanuel et Miriam Riva, figurent parmi les quatre victimes de la tuerie du 26 mai au musée juif de Bruxelles. Les deux autres personnes tuées sont une retraitée française et un employé belge du musée.

Mis en examen et placé en détention notamment pour assassinats, il ne s’est toujours pas exprimé sur les faits qui lui sont reprochés.

Délinquant multirécidiviste qui a plongé dans l’islam radical et le jihadisme, Mehdi Nemmouche est parti en Syrie fin 2012 au sortir de cinq années de détention. Là-bas, il a intégré les rangs d’un groupe jihadiste particulièrement radical et violent, l’État islamique de l’Irak et du Levant (EILL).

L’enquête se poursuit en France et en Belgique, notamment pour savoir si Mehdi Nemmouche est bien le ‘’loup solitaire’’ décrit jusqu’ici par les autorités.