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Renvoi du procès des deux Français soupçonnés d’avoir tué Lee Zeitouni à Tel Aviv en 2011

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PARIS (EJP)—Le tribunal correctionnel de Paris a renvoyé vendredi le procès de deux Français qui comparaissent pour la mort de l’Israélienne Lee Zeitouni, à la suite de l’agression d’un avocat de la défense.

Eric Robic et Claude Khayat sont suspectés d’avoir tué avec leur puissante 4X4 une jeune Israélienne, Lee Zeitouni, dans le centre de Tel-Aviv en 2011 puis d’avoir pris la fuite.

Le premier prévenu comparaît pour homicide involontaire, délit de fuite et non-assistance à personne en péril: il encourt 10 ans de prison et 150.000€ d’amende. Le second, Claude Khayat, est poursuivi pour non-assistance et est passible de 5 ans de prison et 75.000€ d’amende.

Cette affaire avait causé un émoi d’autant plus grand en Israël que les deux mis en cause avaient pris la fuite en France quelques heures à peine après l’accident sans se soucier de leur victime.

De nombreuses voix s’étaient élevées pour réclamer l’extradition des deux suspects, mais la France n’extrade pas ses ressortissants hors de l’Union européenne.

Le procès, ouvert jeudi, a été renvoyé le lendemain après l’agression dont a été victime Me Regis Méliodon lors d’une suspension d’audience par un inconnu, qui lui a asséné un coup de poing au visage et qui a réussi à prendre la fuite.

Le procès reprendra mercredi prochain “en continuation”, c’est-à-dire au moment où il a été interrompu, avant le début des plaidoiries et réquisitions.

L’avocat n’a pas pu identifier son agresseur. Il devait subir dans la soirée des examens médicaux. François Cotta, l’une des avocates de la défense, a dénoncé un “climat de déchaînement de violence” autour du procès.

“La famille est extrêmement déçue”, a dit Gilles-William Goldnadel, avocat des parents de Lee Zeitouni. Ses clients devaient rentrer vendredi en Israël, et n’assisteront donc pas à la fin de procès.

Lee Zeitouni, professeur de gym et de yoga, avait 25 ans. Elle fut tuée en traversant la rue sur un passage piéton au petit matin du 16 septembre 2011, alors qu’elle se rendait à son travail. Elle a été fauchée par la puissante BMW X6 d’un des deux Français, lancée selon des témoins à environ 100 km/h dans une zone limitée à 50.

Les deux Français sortaient de boîte de nuit, où ils avaient bu, selon des témoins. Ils ne s’étaient pas arrêtés.

Le conducteur du 4×4 est Eric Robic. Il avait reconnu lors de sa mise en examen être le conducteur du véhicule. Il comparaît pour homicide involontaire aggravé par une vitesse “très excessive et même démesurée”, le non-respect d’un feu rouge et par sa fuite, ainsi que pour non-assistance à personne en péril. Il encourt jusqu’à dix ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Le passager est Claude Khayat. Il s’était accusé au tout début de l’affaire d’être au volant, sera jugé pour non-assistance à personne en péril. Il risque jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.

“Les faits parlent d’eux-mêmes, on a rarement vu dossier aussi éloquent”, a déclaré Me Goldnadel. Et de pointer un “passé judiciaire routier prémonitoire” des deux prévenus, avec notamment une suspension et une annulation de permis pour Robic.

Les deux hommes, dont l’enquête a estimé que le train de vie dispendieux en France comme en Israël, sans rapport avec leurs revenus déclarés, suggérait qu’ils “évoluaient dans un environnement délictuel”, comparaissent détenus.

Libres sous contrôle judiciaire dans cette affaire, ils ont en effet été interpellés en octobre pour d’autres faits, une présumée escroquerie à la vente de voitures, et sont en détention provisoire.

Devant le tollé que l’affaire avait suscité en Israël, Carla Bruni, l’épouse du président de l’époque, Nicolas Sarkozy, avait écrit à la famille de la jeune femme pour lui assurer que Paris faisait le maximum pour que justice soit faite.

Le chef de l’Etat lui-même avait évoqué l’affaire lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en février 2012, lançant: “Ceux qui ont fait ça, qui ont tué cette jeune fille, doivent rendre des comptes”.

Finalement, les parents de la victime avaient déposé plainte en France et le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire en juillet 2012, la justice française pouvant juger des Français pour des crimes commis hors de France dans certaines circonstances.

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