BRUXELLES/PARIS (EJP)—Une manifestation contre Israël qui a réuni plusieurs milliers de personnes dans le centre de Bruxelles samedi après-midi a dégénéré en fin de parcours dans le quartier de la gare centrale lorsqu’un groupe de 200 à 300 jeunes masqués et le visage couvert d’un keffieh ont tout d’abord brûlé un drapeau israélien et américain, crié des slogans “Mort aux Juifs” et sont ensuite montés sur des véhicules et ont brisé des vitres de voitures, des abris de bus et fenêtres de magasins, s’en prenant même à quelques personnes.
Plusieurs personnes ont été légèrement blessées par des bris de verre et d’autres, dont une femme enceinte, ont dû recevoir une assistance médicale car elles étaient en état de choc.
Aucun des fauteurs de troubles n’a été appréhendé et, une petite heure plus tard, le calme était revenu.
La station de métro Gare centrale fermée sur ordre de police à cause de la manifestation
La station de métro Gare centrale, dans le centre de Bruxelles, a été fermée vers 16h40 sur ordre de la police, a-t-on appris samedi auprès de la Stib. La fermeture de la station de métro, pour une durée encore indéterminée à l’heure actuelle, a été ordonnée par la police en raison d’incidents en surface liés à la manifestation qui se tenait dans le centre de Bruxelles pour protester contre l’offensive israélienne sur la bande de Gaza.
Pour la Ligue Belge contre l’Antisémitisme (LBCA), ces incidents sont entièrement la responsabilité du bourgmestre (maire) de Bruxelles Yvan Mayeur.
Selon la Ligue, lors de ces incidents, il n’y a pas seulement eu des slogans appelant à tuer des Juifs, mais un couple a également été agressé, couple dont les agresseurs pensaient, à tort, qu’ils étaient Juifs. “Nous avons averti le bourgmestre à plusieurs reprises” que de tels incidents pouvaient se produire, a déclaré Joël Rubinfeld, président de Ligue.
“Nous avons eu à quatre reprises des contacts avec le bourgmestre”, dit-il. ‘’A chaque fois, nous l’avons prévenu qu’il y avait un risque qu’une telle manifestation tourne mal et soit le prétexte à des incidents dirigés contre les Juifs. Le bourgmestre n’a jamais voulu prendre une position claire, tout comme il n’a pas voulu choisir d’autoriser ou d’interdire cette manifestation. Ce qui s’est produit cet après-midi est donc aussi entièrement de sa responsabilité”, souligne M.Rubinfeld qui affirme que la manifestation aurait dû être interdite comme à Paris.
‘’La Ville de Bruxelles aurait dû faire respecter l’Etat de droit et l’interdire. Elle n’a pas voulu le faire et la conséquence est qu’il y a eu des dégradations, des slogans racistes ont été scandés, il y a eu des appels à tuer des Juifs et des personnes ont été agressées physiquement. Quelques semaines après l’attaque du Musée Juif, c’est plus qu’inquiétant.”
A Paris, malgré l’interdiction de manifester après les attaques contre des synagogues dimanche dernier, quelque 2 000 se sont rassemblées, dans le quartier Barbès, en soutien aux Palestiniens de Gaza. Manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés. 38 personnes ont été interpellées, selon la police.
Dans l’incapacité d’avancer vers le sud de la capitale, les manifestants ont défilé quelques minutes en direction du nord, en scandant “Israël assassin, Hollande complice” ou “Nous sommes tous des Palestiniens”, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre.
Des gaz lacrymogène ont alors été tirés sur les manifestants, qui ont pour certains riposté en lançant pierres et projectiles, alors que d’autres incitaient à ne pas faire usage de la violence. Le rassemblement s’est ensuite dispersé dans les différentes artères du quartier, où plusieurs mouvements de foule ont été observés. Les forces de police ont alors rapidement bloqué la capacité de mouvement des personnes, via un impressionnant dispositif de CRS, mais aussi l’intervention musclée de policiers vêtus en civil.