Vendredi, 6 déc. 2024 - 5 of Kislev, 5785

L’appel de Joël Mergui, président du Consistoire Central de France: ‘Sauvez nos synagogues’

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Propos recueillis par Yossi Lempkowicz et Ethan Bergman

Joël Mergui, président du Consistroire Central de France, la représentation du culte israélite depuis Napoléon, vient de lancer une campagne de sensibilisation et d’appel aux dons auprès des Juifs de France pour, dit-il,  sauver les synagogues du pays qui sont dans une situation financière désastreuse en raison de la pandémie et du reconfinement.

‘’Il est évident que lorsque les synagogues ferment – elles ont été fermées pendant trois mois puis ont réouvert avec une réduction importante du nombre de personnes autorisées, avant de fermer à nouveau depuis plus d’une semaine, le public est beaucoup moins nombreux‘’, explique-t-il dans une interview exclusive accordée à European Jewish Press.

‘’Avec la réduction du nombre de personnes présentes dans les synagogues, les dons, qui se font traditionnellement le Shabbat et les fêtes, sont en crise. J’imagine d’ailleurs que c’est une crise mondiale.’’

La particularilé du Consistoire de Paris, dont Joël Mergui est également président, est de consolider l’action d’une centaine de synagogues. ‘’Cela veut dire que lorsqu’il y a moins de dons dans cent synagogues cela fait une somme moins importante sur l’ensemble des synagogues’’, explique-t-il ;

‘’Parallèlement il n’y a pas d’aide de l’Etat du fait de la séparation en France du culte et de l’Etat. Malgré cela, nous nous avons continué à payer notamment les rabbins qui n’ont pas pu bénéficier du chômage partiel et les charges sont restées à peu près équivalentes mais avec des rentrées beaucoup  moins importantes. Par ailleurs, un certain nombre de fondations juives françaises, qui sont soumises aux mêmes règles de séaparation entre le culte et l’état, ont annoncé qu’elles ne pourraient pas non plus aider, ce qui fait que nous sommes face à nous-mêmes. C’est pourquoi il m’a semblé urgent de sensibiliser la communauté  à l’importance et à la centralité de la synagogue. Car quand la synagogue ferme on se rend compte de tout ce qu’elle pouvait faire. Quand on ne peut faire la prière en public, quand on ne peut réciter le kaddish quand on perd des personnes chères, quand on ne peut pas faire des mariages on se rend compte combien la synagogue est importante dans la vie juive,’’ souligne le président du Consistoire ;

Si le Consistoire a la responsabilité de la majorité des synagogues, il y a des synagogues qui sont autonomes et appartiennent à d’autres réseaux. ‘’Que chacun soutienne sa propre synagogue car si la synagogue faiblit, la voix juive faiblit,  le judaïsme faiblit et c’est important de faire vivre l’ensemble de nos communautés’’, dit Joël Mergui.

‘’ Je voudrais aussi décomplexer l’ensemble des dirigeants communautaires dans le monde : il ne faut pas avoir honte de dire qu’on doit soutenir les synagogues. On a vu de grands mouvements dans le monde pour soutenir la culture, le cinéma, le théâtre, le tourisme, les commerces, les librairies… il ne faut pas avoir honte nous Juifs de dire qu’il faut soutenir la structure essentielle du judaïsme qu’est la synagogue et j’appelle à un mouvement équivalent dans tous les pays d’Europe’’.

En dépit du fait que l’Etat n’aide pas le culte, le président du Consistoire souligne qu’il devrait soutenir des structures juives touchées par les conséquences du Covid, un peu comme l’Etat met des militaires devant les synagogues. ‘’Il ne s’agit pas d’une aide au culte mais d’une aide au risque contre le terrorisme. De la même façon il aurait pu aider dans le cadre de la crise sanitaire actuelle. Cela n’a pas été la réponse de l’Etat pour l’instant, c’est pourquoi il est  fondamental que les juifs se prennent en mains comme on l’a toujours fait dans notre histoire. Nous avons construit no synagogues avec nos deniers, on n’a attendu l’aide de personne, nous faisons vivre nos synagogues avec nos dons. Mais les dons ne suffisent plus à faire vivre les synagogues s’ils ne deviennent pas plus importants. Donc il est important que l’on donne davantage.’’

L’Union européenne pourrait-elle venir en aide aux synagogues ?

C’est une piste que je n’ai pas eu le temps de prendre en considération. J’étais à une réunion européenne de la European Jewish Association il y a environ un mois où j’ai évoqué ce sujet devant des représentants du Parlement européen.Je ne sais pas si  je serai entendu mais c’est certainement une piste à continuer à explorer.

Selon vous que peuvent faire les communautés juives en Europe pour surmonter cette situation économique qui ne touche pas seulement la France ?

Je crois que, comme toujours, quand on est touché on doit avoir un élan de solidarité. Dans tous les pays d’Europe de grandes voix juives sélèvent quand il y a des discriminations, quand il y a des grands enjeux. Des grandes voix juives se sont élevées pour tous les secteurs de la société qui ont été touchés par la crise. Je crois que c’est important aussi qu’elles s’élèvent pour dire qu’il faut soutenir les structures de la communauté juive en Europe et notamment les synagogues. Je pense aussi que que la solidarité de chaque membre de la communauté par ses moyens financiers, par son soutien, ses connaissances, ses compétences, doit nous permettre de continuer à fare vivre nos structures. Nous avons connu aussi en Europe les effets de l’antisémitisme et de l’antisionisme qui nous ont amené à protéger nos synagogues, à investir aussi beaucoup d’argent dans la préservation de nos synagogues. Nous avons aussi l’aliyah avec dans certaines communautés des membres parfois très actifs qui ont quitté certains pays d’Europe pour aller vivre en Israël. Je crois que dans ce moment-là, malgré le fait que la crise touche aussi nos donateurs, nos fidèles, il faut aller au-delà de ce que nous pouvons faire. Il y a un principe dans le judaïsme qui est le ‘’Maaser’’ qui revient à donner 10% de ses revenus. On est dans un moment de crise et chacun doit prendre en considération cette demande.

Venons-en aux événements récents en France qui a connu de nouveaux attentats islamistes. Etes-vous inquiets pour la communauté juive après ces attentats même si elle n’était pas directement visée?

Oui je suis inquiet car nous faisons partie d’une société qui est touchée. La communauté n’est pas directement visée par les derniers attentats. Je rappelle que le drame de Toulouse contre une école juive a été le premier révélateur de l’action de l’islamisme radicale. Un professeur-rabbin et des enfants juifs ont été tués. Depuis il y a eu l’HyperCacher. Je suis inquiet pour la communauté juive mais je suis inquiet d’une manière générale pour la France et pour l’Europe car nous avons un nouveau fléau, un nouveau totalitarisme qui toucher la France, l’Europe et le monde, l’islamisme radical. Nous l’avions vu venir en tant que Juifs puisque on l’avait dénoncé dès le début de l’année 2000. L’Europe a mis du temps à prendre conscience de ce fléau qui a touché d’abord les Juifs et ensuite l’ensemble de l’Europe. Maintenant j’ai des raisons d’espérer que la prise de conscience est maintenant plus claire dans l’esprit des Européens, dans l’esprit des dirigeants français qu’il faut mener ce combat contre l’islamisme radical. Maintenant que la prise de conscience est là j’espère que les moyens vont suivre. Nous sommes dans des démocraties, on du mal à mettre en place de véritables moyens car on est toujours bloqué par les processus législatifs et démocratiques comme la liberté de la presse, la liberté d’expression, la difficulté à gérer les réseaux internet… Il faut trouver des législations qui soient suffisamment contraignantes et fortes pour lutter contre ce fléau avant qu’il ne fasse davantage de dégâts.

‘’La France est en guerre contre le terrorisme islamique ‘’, a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. La réponse du gouvernement et du Président est-elle à la hauteur de vos attentes ?

C’est difficile. Je ne suis pas un analyste de la réponse. Ce que je vois c’est qu’il y a une prise de conscience, c’est déjà fondamental, à tous les niveaux de l’Etat. Il y a quelques années on n’entendait pas aussi facilement dans la bouche des dirigeants :  la guerre contre l’islamisme radical est déclarée….Mais ce ne sont que les résultats qui nous dirons si les moyens ont été mis en adéquation. Des résultats cela veut dire qu’il n’y aura plus d’attentats, cela veut dire que l’islamisme radical sera battu en Europe. Il va falloir du temps, beaucoup d’énergie, il va falloir trouver des solutions pour la lutte sur internet, sur la liberté d’expression, de la presse, sur les différents verrous législatifs. Malheureusement ou heureusement les auteurs d’attentats sont souvent morts car ils n’on pas peur de mourir ils sont souvent dans un esprit suicidaire. Donc on voit très peu de procès des auteurs des attentats mais il y a des procès des complices, des réseaux de complices ils doivent être condamnés de façon très lourde pour que chacun aujourd’hui ne puisse dire ‘’je ne savais pas à quoi allaient servir ces armes, cette voiture…’’ Les complices doivent aussi être fortement condamnés si on veut avancer dans cette guerre.

Dans ce cadre, êtes-vous satisfait du niveau de sécurité des sites de la communauté juive à travers le pays ?

Je suis conscient qu’il ne peut y avoir une sécurité maximale de tous les sites. Je pense qu’il y a une prise en considération. Nous avons aujourd’hui un rendez-vous  avec le ministre de l’intérieur. Nous en avions la semaine dernière. Nous avons des rendez-vous réguliers avec les ministères pour qu’ en fonction de la menace qui est élargie sur l’ensemble du territoire on puisse continuer à avoir une protection très attentive et très poussée de l’ensemble des sites de la communauté juive, à savoir les synagogues, les écoles, les commerces cacher, tous les lieux de vie de la communauté juive. Nous sommes dans une démarche permanente de demande de moyens de l’Etat. Car nous avons besoin de matériel vidéo protection. Il y a aussi un investissement important de la communauté juive. Il ne faut pas sous-estimer le nombre de milliers de bénévoles que ce soit en France ou en Europe qui sont autour de nos centres pour les protéger…c’est un investissement important. Le nombre de permanents c’est aussi un coût pour l’ensemble des structures de notre communauté, il y a une prise en charge de la communauté juive et une demande permanente à l’Etat et en général aux Etats européens de mettre en œuvre des moyens nécessaires car si les derniers attentats n’ont pas visé la communauté juive, elle reste une cible malheureusement une cible privilégiée de l’islamisme radical.

Craignez-vous une nouvelle vague de terrorisme islamique en Europe ?

On y est. Nous la vivons. Y en aura-t-il d’autres ? Je crois que tous les ministres de l’intérieur disent qu’il y en aura d’autres mais on ne sait pas quand. Donc oui je pense que la vague islamiste terroriste est là. Nous la vivons et on l’a subi. Nous devons nous protéger au maximum si on ne sait pas la combattre.

La population juive en Europe a diminué de 60% au cours des 50 dernières années, selon une étude récente. La France n’est pas épargnée par ce phénomène. Vous êtes inquiet ?  Quelles en sont les raisons selon vous ? 

J’ai dit aux présidents de la République depuis Jacques Chirac en passant par Nicolas Sarkozy, François Hollande et récemment Emmanuel Macron : il y aura moins de juifs en France dans quelques années pour différentes raisons : premièrement il y a l’assimilation. Des juifs qui perdent leur identité. Ceci est vrai en France comme dans d’autres pays d’Europe et du monde. Et puis il y a le départ des Juifs de France. Il y a eu le phénomène de l’aliyah au cours des cinquante dernières années au fur à mesure, surtout au cours des cinq ou dix dernières années. Il y a aujourd’hui moins de Juifs en France qu’il y a vingt ans, c’est st une évidence et c’est vrai pour beaucoup de pays d’Europe. C’est une réalité démographique mais parallèlement il n’y a jamais eu autant de structures juives, d’écoles juives, de cours, de restaurants, d’envie de vivre son identité dans la communauté juive. Donc oui il y a moins de Juifs mais en même temps  la volonté de continuer à développer les structures de la communauté juive. Je vous parle ici du Centre européen du judaïsme à Paris que nous avons inauguré il y a exactement un an en présence du président Emmanuel Macron. C’est une des plus grandes structures du judaïsme en Europe. C’est une preuve que malgré le terrorisme, malgré les attentats, malgré la diminution démographique nous avons le devoir – et je le dis à tous les pays d’Europe- de continuer à construire et  développer nos structures parce que chaque Juif est important. Pour toucher chaque Juif nous avons besoin de structures d’éducation, de transmission, de culture, d’identité pour récupérer les Juifs qui s’assimilent. Ce que j’ai appelé l’aliyah intérieure.  Pour ce faire nous avons besoin de structures bien développées. Mais les moyens se sont raréfiés ces dernières années. Il faut plus de moyens humains et financier pour avoir des programmes qui permettent de développer l’identité de chaque juif de France et d’Europe.

Les Juifs de France continuent-ils quitter le pays pour Israël et d’autres pays dans le monde en raison de l’antisémitisme ?

C’est une question difficile. J’ai toujours dit qu’on fait une aliyah de choix et pas une aliyah de fuite. Maintenant on ne peut pas exclure que dans les raisons de l’aliyah, du départ il y aussi la vague d’antisémitisme. Il y a des personnes qui vivaient dans des quartiers dangereux- ceux qu’on appelait les ‘’territoires perdus de la République’’- qui existent aussi ailleurs en Europe, des endroits où le radicalisme a pris le dessus et où on est en danger. Ces personnes parfois, au lieu de changer de quartier, on choisit tout simplement de quitter le pays au lieu de juste changer de quartier….On a aussi une aliyah professionnelle ou une aliyah idéologique parce qu’on rejoint une partie de la famille ou une spiritualité en Israël. Mais il y aussi bien entendu des personnes qui sont parties en raison de l’antisémitisme, de l’antisionisme et de la crainte de l’islamisme.

Pensez-vous que l’Europe fait assez pour combattre l’antisémitisme sous toutes ses formes ?

D’abord on ne peut pas dire que ceci soit homogène sur toute l’Europe. Nous avons eu au Centre européen du judaïsme en janvier dernier une réunion de leaders juifs  européens sur le thème de l’antisémitisme en Europe. On a eu à analyser la comparaison entre les pays d’Europe ou l’extrême droite se développe, d’autres où il s’agit de l’islamisme et de l’extrême gauche. Il y a plusieurs catégories de haine qui touchent les différents pays d’Europe. C’est difficile d’avoir une généralité. Mais il est clair que ces dernières années l’islamisme radical, une nouvelle haine s’est développé. Deuxièmement l’antisionisme et le boycott d’Israel sont aussi des phénomènes qui se sont répandus en Europe. Pour savoir si l’Europe fait assez, il faudra voir si tous ces phénomènes régressent. Or aujourd’hui ils ne font qu’augmenter. Cela veut dire qu’il faut davantage de moyens même si je ne sous-estime pas les moyens qui sont mis en œuvre. Il y a une volonté réelle de la majorité des chefs d’Etat européens de combattre l’antisémitisme, peut-être un peu moins l’antisionisme. Je pense qu’il faut davantage de moyens, à la fois juridiques, financiers, répressifs et diplomatiques. Tous ces moyens doivent s’associer si l’on veut vraiment diminuer l’antisémitisme, l’islamisme radicale, les montées d’extrême en Europe et l’antisionisme. Je ne veux pas dissocier tout cela. Je ne veux pas avoir des amis qui sont pro-sémites et antisionistes, des amis qui sont pro-Israël mais antisémites, des amis qui s’opposent à la négation de la Shoah mais n’aiment pas Israël. Nos amis doivent nous accepter dans tout ce que nous sommes, les descendants de la mémoire de la Shoah, des soutiens à Israel, une culture juive. On ne peut pas prendre qu’une seule partie de nous. On doit nous prendre dans la globalité.

La shechita, l’abattage rituel, est l’objet d’attaques dans certains pays européens, comme en Belgique ou en Pologne. Y-at-il un danger d’une situation similaire en France ?

Le danger pour la shechita est permanent depuis que les lobbies de protection des animaux se sont mis en mouvement, plus d’ailleurs pour l’abattage halal que pour l’abattage cacher. C’est clair qu’on est en permanence dans une concertation, explication pour maintenir l’abattage rituel. Ce serait effectivement une catastrophe pour l’Europe si les fondements même de ci que fait le judaïsme, c’est-à-dire  l’abattage rituel et la brit milah, étaient remis en cause, ce qui voudrait dire : ‘quittez les pays d’Europe’. Ce serait un très mauvais signal pour l’Europe si 70-80 ans après la Shoah la population juive d’Europe continuait  à diminuer. Un très mauvais signal pour les démocraties européennes. Donc aujourd’hui je pense que les pays qui veulent garder les Juifs doivent se donnent les moyens dans la lutte contre l’antisémitisme et contre l’antisionisme, et aussi pour permettre la liberté de culte, d’avoir des synagogues, de pouvoir porter la kippah, de manger cacher et de faire la brit milah. Un affaiblissement du judaïsme en Europe cela signifie un affaiblissement des démocraties européennes.

Quelle est votre réaction au décès récent de l’ancien Grand rabbin du Royaume-Uni, Lord Jonathan Sacks ?

C’était une des grandes voix du judaisme. Il fait partie des personnalités que nous avons respectées, qui était respectée en Grande-Bretagne mais aussi dans le monde entier par sa connaissance, sa conscience, sa façon d’exprimer les choses, son esprit. Dans le moment que nous vivons, où nous avons besoin de grandes voix pour défendre le judaïsme en Europe, sa voix va certainement beaucoup manquer dans le monde juif européen particulièrement. Tout ce qu’il a pu dire sur tous les sujets ont été imprégnés du respect des personnes qui l’écoutaient. C’est toujours difficile quand on a besoin de grandes voix pour défendre le judaïsme de perdre une voix de cette importance. Que sa mémoire soit bénie. Nous, militants communautaires, nous nous sommes tous inspirés de ses réflexions et de son courage et du respect qu’il inspirait. Cela montre aussi que lorsqu’on dit les choses avec conviction, quand on vit les choses avec conviction, on inspire le respect. Nous ne devons pas avoir honte de nos convictions. Il faut se rendre compte du monde dans lequel nous vivons. Notre religion, le judaïsme, a été à travers l’histoire un vecteur de fraternité, de paix, d’intégration. Dans nos synagogues il n’y a que des messages d’amour qui ont été dispensés. Nos synagogues ont été des lieux où nous nous sommes réunis dans les moments où la haine était très forte. Nous avons traversé les haines, les pogroms, la Shoah, on retraverse une crise. Quand on se réunit dans les synagogues il n’y a pas un rabbin ou un président de communauté qui vient dire à la tribune de la synagogue : ‘’Haissez les autres, allez vous battre, haissez…’’ Nous avons toujours eu un élément modérateur dans les synagogues. Cela a été vrai pendant les 3000 ans d’exil.  Quel que soit le pays dans lequel nous avons vécu, la synagogue a toujours été un vecteur de transmission de messages d’amour et de paix même si l’environnement était haineux. Le Grand Rabbin Sachs  a été le porte drapeau de ce message intégré dans la société, défendant toujours nos valeurs sans complexe. Alors je voudrais dire la fierté des valeurs que nous portons car elles n’ont jamais été en contradiction avec les civilisations et sociétés dans lesquelles nous avons vécu et dans lesquelles nous vivons aujourd’hui.

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