A partir du 1er septembre, des militaires ne seront plus stationnés pour protéger les sites juifs en Belgique. Les soldats seront remplacés par la police locale.
A partir du 1er septembre, les sites juifs de Belgique ne seront plus sécurisés par l’armée mais par les forces de police locales, un changement qui inquiète la communauté juive qui continue à demander des garanties pour que le même niveau de protection soit assuré.
Le 1er septembre marque la fin de ”l’opération Vigilant Guardian” qui avait été lancée après l’attaque terroriste contre le musée juif de Bruxelles en mai 2014 qui avait fait quatre morts et confirmée dans le sillage des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher à Paris. Les militaires ont été mis à contribution pour sécuriser les institutions et sites juifs, comme les écoles et les synagogues.
Juste avant le début des vacances d’été, le CCOJB, le Comité de coordination des organisations juives de Belgique, basé à Bruxelles, et son homologue flamand d’Anvers, le Forum des organisations juives, avaient déjà exprimé leur inquiétude à ce sujet dans un communiqué de presse qui soulignait un manque de clarté sur le retrait des militaires dans les missions de protection.
Le président du CCOJB, Yohan Benizri, a déclaré au quotidien Le Soir que depuis, il n’a pas reçu des autorités les éclaircissements souhaités alors que le niveau de menace pour la communauté juive, fixé par l’Ocam, l’organisme officiel qui analyse cette menace, reste à 3 sur 4, ce qui signifie ”sérieux”.
”A l’approche de la rentrée scolaire, mais aussi du mois de Tishri, marquant les grandes fêtes juives,” M. Benizri dit rester inquiet.
En principe, les forces qui prendront le relais de l’armée ont déjà été clairement désignées. Mais si certaines zones, tant à Bruxelles qu’à Anvers, où vivent la plupart des Juifs, sont bien préparées, d’autres ont déclaré qu’elles auraient des difficultés à remplacer l’armée par des moyens équivalents.
À Anvers, où vivent quelque 18 000 Juifs, le Forum des organisations juives (FJO) a exprimé son inquiétude quant à la sécurité dans le quartier juif, lors d’une réunion avec la ministre belge de l’intérieur Annelies Verlinden.
Au cours de la conversation, la ministre aurait confirmé qu’aucune police fédérale, ni aucune ressource supplémentaire pour les corps locaux, ne serait débloquée pour la sécurité des institutions juives.
Le maire d’Anvers, Bart De Wever, qui est le chef du parti d’opposition N-VA, a critiqué le gouvernement pour avoir refusé sa demande de renfort de la police fédérale, parlant d’une “gifle au visage” de la communauté juive, “car en septembre, plusieurs fêtes juives nécessitent des mesures de sécurité spéciales.”
Le Forum des organisations juives et le ministre ont convenu de se rencontrer à nouveau en octobre.