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L’Unesco annule une exposition sur les liens entre le peuple juif et Israël sous pression du groupe arabe

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PARIS (EJP)—Une ”décision scandaleuse”, telle est la réponse du Centre Simon Wiesenthal à la décision prise vendredi par l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, d’annuler l’inauguration à Paris d’une exposition retraçant 3500 ans de relations entre le peuple juif et Israël,à la demande de 22 pays arabes.

Le rabbin Marvin Hier, fondateur et responsable du Centre basé à Los Angeles, a estimé que l’Unesco se rendait coupable de censure en reportant l’exposition qui devait ouvrir mardi.

Cette exposition, intitulée ‘’Les gens, le Livre, la Terre: la relation de 3500 ans du peuple juif avec la Terre Sainte’’, devait se tenir au siège de l’Unesco à Paris.

Dans un communiqué, l’Unesco, qui avait pourtant accepté d’organiser l’exposition en collaboration avec le Centre, a indiqué avoir ‘’reçu une lettre de 22 États membres du Groupe arabe qui ont fait état de leur préoccupation quant au possible impact négatif de l’exposition sur le processus de paix et les négociations en cours au Proche-Orient’.

‘’Dans ce contexte, l’Unesco a malheureusement dû reporter l’inauguration de l’exposition’’, souligne le communiqué.

Selon l’Unesco, ‘’un certain nombre d’éléments doivent encore trouver un accord’’, en particulier des ‘’points historiques textuels ou visuels potentiellement contestables, qui pourraient être perçus par des États-membres comme une mise en danger du processus de paix’’.

‘’Le consensus dans les décisions et les résolutions de l’Unesco concernant le Proche-Orient est particulièrement important pour éviter une confrontation et une politisation’’, dit l’Unesco qui s’engage à ‘’travailler avec les États-membres et ses partenaires pour tenir cette exposition dans des conditions favorables à la coopération et au dialogue’’.

Cette décision est ‘’scandaleuse,’’ a souligné le rabbin Hier. ‘’L’Unesco s’est penchée sur chaque ligne (de texte de l’exposition), même des scientifiques de l’Unesco y ont participé. Ils savent très bien que cela n’interfère en rien avec le processus de paix, il n’en est même pas fait mention’’, a-t-il ajouté.

‘’Le rôle de censeur est vraiment le dernier que l’Unesco devrait incarner. En reportant cette exposition, elle s’est érigée en censeur plutôt qu’en une institution ouverte à de nouvelles idées’’, a-t-il dit.

L’idée de l’exposition avait été lancée il y a deux ans par le Centre Simon Wiesenthal , lorsque l’Autorité palestinienne avait été admise au sein de l’Unesco. Depuis cette époque, les relations entre l’Unesco et Israël sont notoirement tendues.

En réaction à cette admission, Israël et les États-Unis avaient cessé de verser leur contribution financière à l’Unesco et ont, en conséquence, perdu en novembre dernier leur droit de veto.

Dans un communiqué, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), a appelé l’Unesco à “ne pas céder aux pressions exercées par le Groupe des pays arabes, manifestement allergiques à la vérité historique”.

Dans un courrier adressé à la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, le BNVCA “lui demande de revenir sur cette décision” faute de quoi l’association menace “d’inviter toutes les communautés juives, les institutions juives, les amis d’Israël à ne pas participer à la cérémonie d’anniversaire de la libération des camps nazis organisée par l’Unesco le 27 janvier 2014”.

Le BNVCA a indiqué avoir saisi le ministre français des Affaires étrangères. Interrogé par l’AFP, le Quai d’Orsay a estimé que “l’affaire relève de l’Unesco”.

 

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