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Les ministres européens des Affaires étrangères reçoivent Abbas à Bruxelles alors que l’UE envisage un accord d’association avec les Palestiniens

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BRUXELLES — L’Union européenne envisage de lancer des négociations avec l’Autorité palestinienne (AP) en vue d’un accord d’association complet, mais un tel accord n’entrera en vigueur que lorsqu’il y aura un Etat palestinien, a déclaré un haut responsable de l’UE à la veille de réunion du président de l’AP Mahmoud Abbas lundi avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.

Abbas aura un déjeuner informel avec Federica Mogherini, chef des affaires étrangères de l’UE, et les 28 ministres en marge de la réunion mensuelle du Conseil des Affaires étrangères de l’UE “sur le même modèle que la réunion du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en décembre dernier” , indique une source européenne.

La position de l’UE sur le processus de paix au Moyen-Orient, sur Jérusalem, sur la solution des deux États et sur le statut des colonies de peuplement est bien connue”, a souligné cette source.

Laperspective d’un accord d’association de l’UE avec les Palestiniens fait partie du plan d’action convenu avec les Palestiniens. Israël a conclu un accord d’association avec l’UE depuis 2000.

Selon une source de l’UE, les ministres doivent également discuter lundi au cours de leur réunion des moyens de renforcer la réalisation de la solution à deux Etats dans le cadre du projet européen de construction de l’Etat avec les Palestiniens. “Un accord d’association ne peut être conclu qu’avec des Etats”, a-t-il ajouté.

La question d’une reconnaissance par l’UE d’un Etat palestinien – une demande qu’Abbas fera lundi – sera-t-elle soulevée par les ministres?

” Il se peut qu’un ministre soulève la question de la reconnaissance d’un Etat palestinien, mais une telle reconnaissance est une décision souveraine de chaque Etat membre ”, a déclaré un responsable européen. “Ce n’est pas à l’ordre du jour au niveau de l’UE”.

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a déclaré cette semaine que son pays et d’autres pays de l’UE reconnaîtraient l’Etat palestinien si la France franchissait le pas. “Nous, Européens, devons montrer que les Palestiniens ont aussi un droit à leur propre Etat”, a-t-il déclaré dans une interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

L’Irlande, la Belgique et la Slovénie seraient également prêtes à reconnaître l’Autorité nationale palestinienne comme un gouvernement national à part entière.

Dans l’interview, Asselborn a reconnu que l’Union européenne est divisée sur le problème israélo-palestinien, ce qui rend impossible de mener une politique active au Moyen-Orient.

Depuis décembre, les pays européens subissent une forte pression de la part des États-Unis, après que le président Donald Trump a annoncé que les États-Unis reconnaissaient Jérusalem comme capitale d’Israël et que l’ambassade américaine en Israël se délocaliserait à Jérusalem. Les Etats-Unis ont appelé l’UE à reconnaître Jérusalem comme le siège du gouvernement israélien.

Mais lors de la visite de Netanyahou à Bruxelles le mois dernier, l’UE a déclaré qu’elle était encore “attachée à la solution à deux Etats” et que rien n’avait changé copncernant son point de vue officiel sur Jérusalem.

Mogherini avait  réitéré lors de la rencontre avec le Premier ministre isr&élien que la seule solution réaliste au conflit israélo-palestinien est basée sur deux états, ”avec Jérusalem comme capitale de l’état d’Israël et de l’état de Palestine. ”

“Je sais que le Premier ministre Mogherini a mentionné à plusieurs reprises qu’il s’attendait à ce que d’autres pays suivent la décision du président Trump de transférer l’ambassade à Jérusalem”, avait déclaré M. Mogherini à la suite de la réunion de décembre.

“Il peut garder ses attentes pour les autres, parce que du côté des États membres de l’Union européenne, cette initiative ne viendra pas”, avait-t-elle ajouté.

Six pays de l’UE se sont abstenus lors du vote de l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution s’opposant  à la décision du président Trump sur Jérusalem, principalement des pays d’Europe de l’Est: Croatie, République tchèque, Hongrie, Pologne, Roumanie et Lettonie.

“Depuis la déclaration du président Trump sur Jerualem, les déclarations des ministres européens ont montré qu’ils étaient tous sur la même longueur d’onde”, a déclaré un responsable européen.

L’UE discutera-t-elle des remarques controversées du président Abbas devant le Conseil central de l’OLP à Ramallah où il a lancé des attaques contre le président Trump et a déclaré que l’Etat d’Israël a été formé comme ”un projet colonial qui n’a rien à voir avec le judaïsme, pour sauvegarder les intérêts européens” ?

Interrogé cette semaine sur les déclarations d’Abbas, un porte-parole de l’UE a évoqué la position de l’UE “de ne pas commenter les commentaires”.

Un haut responsable de l’UE a déclaré qu’en dépit des derniers développements, l’UE devait envoyer un message fort au président Abbas, selon lequel “elle s’attend à un engagement”. Ce message a également été transmis au Premier ministre Netanyahou, a insisté le responsable.

“L’UE a un rôle à jouer pour encourager l’engagement. Nous attendons des idées d’Abbas et de Netanyahou sur de nouvelles mesures pour soutenir le processus de paix “, a-t-il déclaré.

Un autre sujet qui sera discuté lundi est la décision des Etats-Unis de réduire son financement de l’UNWRA, l’organe des Nations unies en charge de l’aide aux réfugiés palestiniens. L‘UE, le deuxième plus grand donateur à l’UNWRA après les États-Unis, augmentera-t-elle sa contribution comme Abbas l’aurait demandé ? La question sera discutée à la fin du mois lors d’une réunion extraordinaire à Bruxelles des pays donateurs qui fournissent une assistance financière aux Palestiniens. La réunion, le 31 janvier, sous présidence norvégienne, discutera également du processus de paix israélo-palestinien.

Le ministre israélien de la coopération régionale, Tzachi Hanegbi, et le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, le général de division Yoav Mordechai, représenteront Israël à cette réunion du Comité de liaison ad hoc (AHLC).
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