Dimanche, 3 nov. 2024 - 2 of Heshvan, 5785

Qu’attend l’Union européenne pour encourager Mahmoud Abbas à se mettre à table avec Benjamin Netanyahou ?

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Alors que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’apprête à s’adresser à l’Assemblée générale de l’ONU à New York, un discours qui, selon lui, fera l’effet d’une ‘’bombe’’, le Premier ministre israélien répète à l’envi qu’il est prêt à s’asseoir avec Abbas ‘’sans conditions préalables’’ pour négocier la paix avec lui et trouver une solution au conflit israélo-palestinien.

Le seul problème réside dans le fait qu’Abbas, qui fait face à des luttes palestiniennes internes liées à son éventuelle succession et à l’hostilité du Hamas, répète à l’envi son refus de se mettre à table avec Netanyahou parce qu’il plus aisé pour lui de menacer de démissionner que de signer un accord de paix avec Israël.

Au lieu de signifier sa volonté de négocier la paix, il jette de l’eau sur le feu. A l’ONU et sur le Mont du Temple à Jérusalem, le site le plus sacré du judaïsme et troisième lieu saint de l’Islam, où il incite des groupes de jeunes palestiniens extrémistes à provoquer les forces de l’ordre et à empêcher les visiteurs – juifs ou non juifs – à se rendre sur ce que l’on appelle aussi l’Esplanade des Mosquées et donc à ne pas respecter le statu quo du lieu confirmé par Israël. Menaçant d’une nouvelle intifada, Abbas est à l’origine avec les islamistes du Hamas du regain de violence qui se manifeste notamment par des jeunes jetant des pierres parfois mortelles.

Pour l’activiste palestinien Bassam Eid, qui dirige la Palestinian Human Rights Monitoring Group à Jérusalem-est, Abbas ‘’a tout intérêt à la poursuite de la tension car il cherche à remettre le conflit israélo-palestinien sur le devant de la scène alors que la communauté internationale a les yeux tournées uniquement vers la Syrie et Daesh…’’.

Une communauté internationale qui ne cesse d’appeler à la reprise des négociations israélo-palestiniennes et comble d’hypocrisie blâme Israël pour l’absence de processus de paix alors que chaque jour la presse israélienne fait état des offres israéliennes à Ramallah.

L’Union Européenne par la voix de sa Haute Représentante pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, n’arrête pas de rappeler que le ‘’statu quo’’ entre Israéliens et Palestiniens ‘’n’est pas une option’’ et que l’Europe est prête à jouer – en l’absence des Américains- un rôle majeur pour aider les deux parties à reprendre des négociations aussi vite que possible. Mais qu’attend-t-elle ? Israël malgré le peu de confiance qu’il accorde à l’Europe en raison de son attitude jugée ‘’unilatérale’’, appuie fortement l’initiative du président de Chypre Nicos Anastasiades d’inviter Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas ensemble au Conseil Européen à Bruxelles. Donald Tusk, président du Conseil européen, en a parlé avec le Premier ministre israélien lors sa récente visite à Jérusalem.

Le Conseil européen, qui réunit les chefs d’état ou de gouvernement des 28 membres de l’Union européenne, serait un forum idéal pour encourager les deux parties à reprendre le chemin des négociations. Qu’attend l’UE pour jouer enfin un rôle constructif d’’honest broker’’ entre les deux parties plutôt que d’imposer des sanctions à Israël sous forme d’un étiquetage des produits des implantations israéliennes sensées être la cause de l’absence de processus de paix ?

Non la raison de l’absence de processus de paix ne se trouve pas à Jérusalem mais bien à Ramallah et à Gaza où siège un ‘’second Etat palestinien’’ voué lui à la destruction de l’Etat d’Israël.

Il est grand temps pour l’Union Européenne de montrer qu’elle peut jouer un vrai rôle sur la scène moyen-orientale en faisant pression sur les Palestiniens pour qu’ils viennent à Bruxelles à la rencontre des Israéliens.

On se rappelle cette photo du Premier Ministre israélien Yitzhak Rabin serrant la main de Yasser Arafat lors d’une cérémonie scellant les accords d’Oslo le 13 septembre 1993 en compagnie du président Bill Clinton à la Maison Blanche. Pourquoi pas une photo de Netanyahou et Abbas se serrant la main autour de Donald Tusk, Federica Mogherini et des 28 dirigeants de l’Union européenne au Juste Lipse à Bruxelles ?

Yossi Lempkowicz est Conseiller Media de Europe Israel Press Association (EIPA).

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