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Rassemblement de soutien à Israël dimanche à Bruxelles

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BRUXELLES/PARIS (EJP)—Un rassemblement de soutien à l’Etat d’Israël aura lieu dimanche devant l’ambassade d’Israël à Bruxelles, la première manifestation de ce genre dans la capitale belge depuis le début de l’Opération israélienne Bordure Protectrice contre les infrastructures terroristes du Hamas à Gaza.

‘’Il s’agit d’un témoignage de solidarité avec Israël dans sa lutte contre le terrorisme de Hamas qui menace en permance le seul Etat juif’’, explique un organisateur du rassemblement, Simon Bretholz. Il souligne également qu’”il est urgent que les politiques belges agissent face aux slogans de haine qui ont été proférés lors des derniers rassemblements pro-palestiniens’’. ‘’La communauté juive de Belgique est en danger’’, dit-il.

Des critiques sont apparues ces derniers jours au sein de la communauté juive de Belgique, notamment via les réseaux sociaux, à l’égard du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB), l’organe officiel représentant la communauté, et son président Maurice Sosnwoski, qui, affirme-t-on, a déconseillé une manifestation de soutien à Israël pour des raisons de sécurité et parce que ‘’dans le contexte actuel cela déchaînerait les violences antisémités de ceux-là même qui exigent le respect de leur droit d’expression pour hurler leur haine des Juifs’’.

Des rassemblements pro-israéliens se sont déroulés dans plusieurs capitales européennes, notamment à Londres et Paris.

Le rassemblement organisé dimanche au sein de la communauté juive à Bruxelles intervient alors que plusieurs manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu à Bruxelles, mais aussi à Anvers, souvent émaillées d’incidents antisémites, comme des appels ‘’mort aux Juifs’’.

Vendredi, dans le centre de Bruxelles, plusieurs centaines de personnes, essentiellement issues de la communauté musulmane, ont défilé pour protester contre ce qu’ils appellent l’ ‘’agression contre Gaza’’ mais aussi pour prôner un ‘’soutien total et inconditionnel à la résistance palestinienne sous toutes ses formes’’ ainsi qu’à la campagne ‘’boycott, désinvestissement, sanctions contre l’Etat d’Israël ‘’ (BDS).

La manifestation coïncidait avec la ‘’Journée mondiale d’Al Quds’’ lancée par l’Iran, principal sponsor du Hamas, et dont le mot d’ordre est la disparition de l’État d’Israël. Dans la foule, on a aperçu égalemnt des religieux iraniens.

En tête du cortège vendredi, une vingtaine de jeunes enfants portaient des affiches et des photos de ‘’victimes des bombardements’’.

Cette manifestation avait finalement été autorisée par les autorités de la Ville de Bruxelles en dépît d’une demande de la Ligue Belge contre l’Antisémitisme (LBCA) pour l’interdire. Mais de strictes conditions avaient été fixées aux organisateurs: pas de slogans appelant à la haine contre une autre communauté, pas de drapeaux de mouvements figurant sur la liste noire des groupes terroristes établie par l’Union européenne.

Malgré cela, des slogans ‘’Hamas Jihad’’ ont été entendus et selon plusieurs témoins des manifestants portaient des drapeaux du Hamas mais aussi du Hezbollah libanais, deux organisations figurant sur la liste européenne des groupes terroristes.

Peu après la dislocation de la manifestation dans le quartier européen, une quarantaine de jeunes manifestants s’en sont pris à des voitures, non loin d’un centre communautaire juif européen. Des vitres et de rétroviseurs ont été cassés.

Ils ont ensuite aspergé d’essence le capot d’un car de captation de la chaîne de telévision privée RTl-TVi.

Dans un communiqué publié vendredi, le CCOJB ‘’réaffirme le droit inaliénable, pour tout citoyen dans une démocratie, d’exprimer pacifiquement et publiquement ses opinions’’ mais s’’’inquiète de la récupération religieuse de la crise actuelle au Proche-Orient par des éléments fanatiques, antidémocrates et antisémites’’.

Le CCOJB ‘’demande si, comme partout en France, des constats de police ont été dressés et des sanctions prises’’ et souligne ‘’avec fermeté’’ que ‘’l’antisémitisme n’étant pas une opinion mais un délit’’.

‘’Le conflit israélo-palestinien est le seul qui donne lieu à des manifestations aussi importantes’’, indique Maurice Sosnowski. “Sur la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak, le Mali, etc. je n’ai jamais vu une manifestation.”

“Je pensais avoir atteint la limite de mes angoisses existentielles, mais quand je vois ce qui se passe en France et quand j’entends à nouveau, d’une façon ou d’une autre, ‘mort aux Juifs’, je me sens personnellement visé parce que je suis un de ces Juifs. Alors, oui, je suis angoissé !”, explique Julien Klener, président du Consistoire central israélite de Belgique.

En France, une manifestation pro-palestinienne prévue samedi à Paris a été interdite par la préfecture de police, jugeant insuffisantes les garanties en matière de sécurité..

Vendredi, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait appelé les organisateurs à “renoncer”. “On sait à quels débordements a conduit la manifestation de samedi dernier”, a-t-il rappelé, évoquant un “trajet à haut risque” proposé par les organisateurs. “Je demande que la journée de demain (samedi) soit une journée de responsabilité et de recueillement”, a-t-il ajouté, selon les propos rapportés par son entourage.

‘’Quand on prend un peu de recul, on ne peut qu’être frappé par l’incapacité de ces personnes à exprimer un soutien ou une opposition sans propos haineux, ni actes de violence’’, souligne Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) à propos des manifestations pro-palestiniennes.

‘’Chacun peut, bien sûr, avoir ses opinions et ses convictions sur la politique du gouvernement israélien et même souffrir de strabisme en focalisant uniquement son attention sur Israël et en occultant les autres pays de la région. Quiconque a mis les pieds en Israël ou a lu des journaux israéliens, sait que le débat politique y est omniprésent et qu’en Israël, comme en France, des citoyens sont critiques à l’encontre de leur gouvernement’’, écrit-il sur le site du CRIF.

‘’Ce qui se joue dans les manifestations de ce week-end en France, comme dans la manifestation « Jour de Colère » en janvier dernier, ne relève pas du débat politique et est de toute autre nature. Derrière le dévoiement de la solidarité, il y a la haine. Cette haine vise aujourd’hui les Juifs. Elle conduit, contre des synagogues, à des violences inconcevables, tant elles évoquent les heures les plus sombres de l’histoire de l’Europe au 20ème siècle. Et cette haine qui vise aujourd’hui les Juifs, visera demain d’autres groupes de notre communauté nationale’’, ajoute Roger Cukierman.

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